78e session de l’ONU : Grand écart de Ramaphosa, cri climatique de Tshisekedi et griefs miniers de Bola

78e session de l’ONU : Grand écart de Ramaphosa, cri climatique de Tshisekedi et griefs miniers de Bola

La traditionnelle AG annuelle de l’Organisation des Nations unies s’est ouverte hier à New-York et outre les Objectifs de développement durable (ODD), chaque continent pour ne dire chaque pays essaie d’être audible, à défaut d’être compris. Généralement, chaque chef d’Etat tente de mettre en exergue les problématiques de sa région ou de sa zone.

A l’image du chef de l’Etat sud-africain Cyril Ramaphosa, qui a tenté un jeu de funambulisme, par rapport à la guerre Russie-Ukraine. C’est connu, les relations entre la nation Arc-en-ciel et la Russie sont très bonnes de notoriété publique et Prétoria ne fait pas mystère de ses atomes crochus avec Moscou. Des relations qui font que dans cette guerre baltique, l’Afrique du Sud a toujours joué en soft la carte russe. On l’a vu au Sommet des BRICS où on a manœuvré pour que Poutine soit absent, mais bien présent par visioconférence. Pourtant, ce mardi 19 septembre 2023, le Sud-Africain a appelé au respect de l’intangibilité des territoires russes et ukrainiens. Est-ce-à dire que la Russie doit cesser de vouloir prendre des territoires russophones à l’Ukraine et même restituer la Crimée ? Ou au contraire, reconnaître qu’il y a un pan de l’Ukraine qui est russe et que Kiev doit accepter cette partition ? On ne le sait pas trop, mais la super Star qu’est Volodymir Zelensky, le président ukrainien s’est entretenu avec Ramaphosa et même en marge de ce jamborée onusien, a été reçu à la Maison Blanche par Biden. Un grand écart qu’effectue Ramaphosa qui veut ménager son allié russe sans toutefois être trop hors des clous géopolitiques. Quant à son homologue de la République démocratique du Congo (RDC), après avoir dénoncé l’hégémonie rwandais à l’Est de son pays, via le M23 et la question de la MONUSCO, il a lancé un cri de cœur sur les prix du baril de pétrole et la tonne de carbone, afin de sauver le Bassin bleu du Congo, et son poumon mondial, la forêt.  Si le président Félix Tshisekedi souhaite un prix plancher de baril du pétrole à 100 dollars, et d’autres mesures pour préserver l’environnement, c’est qu’il sait que ce qui se passe dans son pays-continent et scandale géologique est révoltant. Du cobalt, du coltan, de l’or, de la terre rare à gogo, et une destruction de l’environnement à l’échelle industrielle pour enrichir quelques individus ou d’autres Etats ! Cri président entendu ? Peut-être ! Y aura-t-il un changement d’attitude ? Peut-être, à condition que les appétits voraces baissent.

C’est du reste, ce qu’a souligné le président nigérian Bola Tinubu à cette même tribune : «mettre fin au pillage des ressources minières des pays du continent». Le président du Nigeria Bola Tinubu, également président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), s’est adressé mardi 19 décembre à l’Assemblée générale des Nations unies, réunie pour sa 78e session annuelle à New-York. Dans son discours, le dirigeant a notamment dénoncé un pillage des ressources minières de son pays et d’autres pays du continent, par des groupes liés à des entités étrangères. Pour le successeur de Bouhari, cette situation rapporte des milliards de dollars à ces groupes extrémistes, privant l’Etat des fonds indispensables pour améliorer le quotidien des populations. Il a appelé les pays membres de l’organisation à œuvrer ensemble pour dissuader ces mouvements extrémistes. Sera-t-il également entendu ? Le doute s’impose quand on sait que ces appels du pied ne sont pas les premiers à résonner sur cette tribune dont l’écho se limite le plus souvent à sa salle de conférence.

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