79 tués dans un attentat à Mogadiscio : De la Somalie, au Burkina, au Mali, et au Niger même terreur moyenâgeuse !

79 tués dans un attentat à Mogadiscio : De la Somalie, au Burkina, au Mali, et au Niger même terreur moyenâgeuse !

Soudain en ce 28 décembre 2019 dans le centre de Mogadiscio à un check-point ce fut l’enfer, une sorte d’Apocalypse now, en vrai : des magasins et boutiques qui sautent, et surtout des bus transportant des étudiants de l’université Benaadir, fragmentés. C’est l’œuvre funeste d’un «fou de Allah», qui au volant d’un  camion piégé a foncé en ces lieux.

En fait, depuis la chute du président Siad Barré qui régenta le pays de 1969 à 1991, depuis son départ le pays fut d’abord saucissonné avec la proclamation du Somaliland en 2011, non reconnu par les Nations unies, puis advient la terreur.

La tambouille entre les seigneurs de guerre, qui s’en suivirent entre 2003 et 2005, laissa la place aux tristement célèbres, Al-Shebaab, «la jeunesse», qui écument de façon sanguinaire la Somalie et surtout Mogadiscio où ils veulent être califes à la place des actuels dirigeants. La Somalie étant apparentée à un Etat failli. Mais, si comparaison n’est pas raison, les itératives estocades sanguinolentes à Mogadiscio ont leur pendant au sahel notamment au Mali, au Burkina Faso et au Niger.

Justement à des milliers de kilomètres de cette corne de l’Afrique, plus précisément à Arbinda, situé au Nord du Burkina, en Afrique de l’Ouest, la veille de l’innommable de Mogadiscio, 7 soldats burkinabè tombaient sous les balles des djihadistes de la province de l’Afrique de l’Ouest de l’Etat islamique (PADEI), tandis que 35 civils dont 31 femmes étaient également assassinés. Si l’EI, par sa katiba d’Al-Saharaoui a bien revendiqué la mort des 7 militaires, il s’en lave les mains quant à la tuerie des 35 civils. Qui alors a ôté la vie à ces personnes, la plupart des femmes sans défense, qui sont généralement épargnées ? Si au Burkina Faso, qui subit les attaques terroristes depuis 2015, exceptions faites de certains attentats emblématiques, tels l’état-major de l’armée, l’ambassade de France, le camp de Koutougou, Toéni, que se partagent la paternité entre l’EI d’Al-Saharaoui, Ansarul et le GSIM d’Iyad Ag Ghaly, à part celles-ci donc nombreuses sont les attaques «muettes». Rien qu’en ce mois de décembre, au Mali, au Niger et au Burkina, les attaques terroristes ont fait plus de la centaine de victimes, avec par exemple, les 71 tués d’Inates au Niger.

La déflagration meurtrière du 28 décembre à Mogadiscio n’avait toujours pas été revendiquée, mais elle est la marque d’existence des shebaab, qui  depuis 2012 tentent de mettre ce non-Etat sous coupe réglée. Déjà en 2017, les mêmes shebaab avaient commis un attentat similaire qui avait tué 512 personnes.

De Mogadiscio à Ouaga, Bamako, Niamey, c’est la même terreur moyenâgeuse, et les mêmes tentatives de desserrer ces tentacules de feu. En Somalie depuis 1992 où commença l’opération americane «Restore Hope» à son successeur «Continue Hope» en 1995 qui connurent tous des échecs, le pays vit sous le parapluie de l’AMISOM, l’opération militaire de l’UA, ce qui attenue les attaques, mais ne les supprime pas.

L’AMISOM a réussi à son arrivée en 2017, la prouesse de repousser les shebaab dans la majeur partie du territoire, y compris à Mogadiscio, mais elle peine à mettre fin à cette guerre asymétrique.

Même constat au Sahel où Barkhane, la française, a fait œuvre utile, sans oublier la MINUSMA et les armées nationales mais les katibas sont toujours là.

Que ce soit dans cette lointaine corne du continent ou sur les dunes de sable au Sahel, le combat contre ces terroristes requiert une unité d’action, des moyens conséquents, la mise sous éteignoir des bagarres byzantines pour se consacrer à cette urgence : la circonscription de ces djihadistes, qui donnent l’impression par la fréquence des attaques et leur ampleur qu’ils montent en capacité mortifère.

2020, devrait être une autre année de combat, sans répit, sans négliger également, les aspects relatifs au développement de ces zones où prospère le prosélytisme terroriste, de même qu’un éventuel dialogue avec ceux qui ont constamment l’arme au pied contre leurs frères militaires ou civils.

La REDACTION

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