7e FOCAC de Pékin : Les Africains et la meule salvatrice de l’Oncle XI

7e FOCAC de Pékin : Les Africains et la meule salvatrice de l’Oncle XI

Le week-end africain a titré sobrement en manchette le Chinadaily en manchette dans son édition du VSD (Vendredi, samedi et dimanche). Car durant toute la semaine écoulée et particulièrement ces 3 derniers jours les AIR 01, entendez les avions présidentiels ont beaucoup atterri à l’aéroport de Beijing.

En effet aujourd’hui 3 août, s’ouvre le Forum Chine-Afrique (FOCAC 2018) la 7e cuvée. Dix huit ans après le premier jamborée sino-africain, il s’agira durant ces 48 heures (3-4 août) pour ces pays africains réunis à Pékin, de regarder dans le rétroviseur de cette coopération avec une Chine, devenue le grand amphitryon de pays africains de plus en plus impécunieux. Mais aussi de voir dans le pare-brise quelles perspectives pour la poursuite de ces relations fécondes mais non exemptes de quelques appréhensions.

Lorsque la République populaire de Chine (RPC) investit sur le continent, c’est du lourd : le géant Africa Hall, le siège de l’UA à Addis Abeba, c’est elle, sans oublier le barrage de Soubré en Côte d’ivoire, le parc industriel de Diamniadio au Sénégal, l’aéroport d’Abuja au Nigéria…

D’octobre 2000 date du premier forum à ce jour, la Chine continentale a injecté 100 milliards d’Euros en Afrique et est en passe de détenir 25% des dettes publiques africaines. C’est énorme ! Ce qui a fait sortir les institutions de Bretton Woods de leur gond sur ces endettements exponentiels. Il n’est pas jusqu’à certains dirigeants occidentaux qui parlent au sujet de ces dettes de «vassalisation» et de «néocolonialisme». D’autres n’hésitent pas à suggérer à la Chine de corser ses taux concessionnels pour ralentir l’ardeur des ces emprunteurs impénitents africains. Des mises en garde pertinentes en partie, car lorsqu’un pays a un ratio dette sur PIB supérieur à 50 ou des problèmes de dettes par rapport aux revenus d’exportations et continue à emprunter, c’est un pis-aller pour l’avenir, parce que ces gouffres financiers, ce sont les générations futures qui devront les combler.

Pourtant ces voix discordantes, anti-emprunts ont de moins en moins d’échos pour la simple raison que les Africains ont perçu tout le bien qu’ils peuvent attendre de la Chine, ce bon et puissant samaritain .Face aux traditionnels bailleurs de fonds dont les aides budgétaires, multi et bilatérales s’étiolent chaque année, conjoncture internationale oblige, la Chine s’avère une bouée de sauvetage pour le continent.

Du haut de sa puissance économique et démographique et des similitudes historiques en matière d’occupation coloniale( la chine par le Japon) «le modèle» chinois n’est certes pas exportable stricto sensu en Afrique, mais fait rêver et inspire un tantinet les Africains .

30 longues années d’efforts considérables, un grand visionnaire Deng Xiaoping ont opéré une révolution copernicienne qui a placé la Chine comme une boussole économique pour l’Afrique. Mieux, celui que ses compatriotes nomment affectueusement Oncle Xi, le président Jinping himself a chaussé les bottes de Deng Xiaoping et est en train de hisser la Chine à un niveau de développement d’une historialité à nulle part égale.

Ses devanciers immédiats Jiang Zeming et Hu Jintao ont bossé mais Oncle Xi est en passe de construire une Chine XXL qui en imposera tant à l’Occident et à surtout à son rival de toujours les USA.

«Les couteaux s’aiguisent sur la meule comme le caractère se forge dans l’adversité» aime à dire Oncle Xi. La meule est un instrument qui sert aussi à moudre les céréales pour en faire de la nourriture. Celle de l’Oncle Xi est pour le moment salvatrice pour le continent africain. Même les Africains qui tentent de s’en détourner y reviennent toujours à l’image du président sierra-léonais Madaa Bio, lequel a biffé le projet de construction de l’aéroport de Freetown dont le coût estimé à 274 millions d’Euros devait être financé par la Chine, Madaa Bio est présent à cette 7e rencontre de coopération sino-africain de Pékin et rien ne dit qu’il n’empruntera pas pour autre chose.

Ceci dit, si la République populaire de Chine fascine et délie les cordons de la bourse sans regarder à l’égard de l’Afrique ,ces libéralités doivent inciter les Africains à retrousser les manches pour mieux travailler, cultiver la discipline et le sérieux et viser l’objectif de sa prise en charge par elle-même en prenant l’exemple sur cette même Chine qui il y a 40 ans ,était à peine industrueuse. Une Afrique qui doit se convaincre également qu’on ne mange mieux le poisson qu’en apprenant à le pêcher qu’à le recevoir d’autrui.

Zowenmanogo Zoungrana

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