Voici 80 longues années, que 100 mille Boys américains ont pris pied dans la nuit du 14 au 15 août sur la plage de Provence, auxquels rejoindront 250 mille soldats français de l’armée B, parmi laquelle, on comptait de nombreux tirailleurs africains.
Hier 15 août 2024, à l’occasion de la célébration de cette journée, 6 chefs d’Etat africains étaient parmi l’aréopage de personnalités dans cette Nécropole de Boulounis, Paul Biya du Cameroun, Faure Gnassingbé du Togo, Oligui NGuema du Gabon…, le premier ministre marocain et des représentants de Côte d’Ivoire.
On peut opiner sur ces chefs d’Etat présents en Provence non pas qu’ils n’avaient pas d’anciens combattants présents sur les lieux, il y a 80 ans, mais on pouvait trouver un échantillon plus représentatif, encore fallait-il que ces derniers soient invités et qu’ils daignent y venir. Notamment le Sénégal, le Burkina, le Mali, le Niger…
Passons sur ces détails, et appesantissons-nous sur les discours. Le doyen des chefs d’Etat d’Afrique Paul Biya a fait entendre des propos convenus, en mettant en exergue les valeurs cardinales partagées par les soldats d’Afrique, de Madagascar et de l’Océan indien, et le prix du sang qu’ils ont payé, avec «audace, courage et loyauté» pour que l’étendard tricolore puisse flotter.
Quant à l’oral jupitérien mi-lyrique, mi-profond, mais toujours arc-bouté à ce lien insécable forgé par le sang entre la France et l’Afrique, il a encore une fois rendu hommage à ces tirailleurs des ex-colonies. La «France n’oublie pas » la part d’Afrique ou plutôt des Afriques, dans la victoire de Provence, et ce message est adressé aux peuples du Burkina, Niger, Sénégal. Que dire au-delà de ces flonflons, arrêt mémoriel de chaque année certes, mais de plus en plus des marronniers pour les rarissimes survivants et surtout leurs descendants ?
Il en faut un peu plus, les breloques qu’on accroche au revers des vestes et manteaux des survivants comme ce fut le cas hier 15 août, avec la légion d’honneur pour 3 anciens combattants. On peut aussi saluer la reconnaissance, il y a 2 semaines par Macron que les Tirailleurs du camp de Thiaroye, ont versé leur sang pour la France. Mais quid des retombées concrètes sur ces quasi-centenaires, et leurs ayant-droits ? Les décristallisations relatives aux pensions ont été une bonne chose, mais n’ont guère profité à des personnes quasiment au soir de leur vie ! Pourquoi ne pas l’étendre aux descendants de première ou 2e génération ? A ces occasions solennelles comme ce 80e anniversaire du débarquement de Provence, de plus en plus, l’Afrique est au cœur des réminiscences de la libération de la France, mais il faut crescendo aussi songer aux réparations du moins perpétuer cette reconnaissance par un pécule aux infimes survivants et aux héritiers ! Ce ne sera que justice, et legs normal.
La REDACTION
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