Ainsi donc, ce 16 novembre, 91,80% des électeurs gabonais ont dit «oui» au référendum constitutionnel, avec un taux de participation de 53,54%. Exit la Constitution de 2023. Voici l’avènement d’une Loi fondamentale qui marque un tournant copernicien dans la vie politique gabonaise.
La nouvelle constitution avalisée par le peuple, et en attendant le feu vert du Conseil constitutionnel, instaure de vrais changements jaugés, selon qu’on se trouve de part et d’autre de la ligne de démarcation politique. Il s’agit entre autres de : l’âge du candidat situé entre 35 et 70 ans, sa filiation (mère-père et grands-parents entièrement gabonais), le poste de premier ministre a été biffé, le président est hyperpuissant, pouvant limoger les députés, lesquels ne peuvent rien à son encontre, sauf à trouver un motif de «haute trahison» pour le démettre…
Le général Oligui, l’homme du 30-août au Gabon, a désormais sa constitution. Qu’en fera-t-il surtout que pour beaucoup, cette constitution analysée sous toutes ses coutures, emboite la stature du président de la Transition. Une constitution taillée pour le futur militaire-démocrate Oligui ?
Ses partisans s’en défendent à commencer par le premier ministre Raymond Ndong Sima, qui a conduit la campagne pour le «Oui». Mais, pour l’opposant Albert Ondo Ossa qui se considère être le vainqueur de la présidentielle du 26 août, le «Oui» ne devait pas l’emporter et même si le «Oui» était vainqueur, il reste le président élu. Posture d’un vaincu transi sans doute, mais c’est ce que fera Oligui de la présente Loi fondamentale qui sera jugée. Il est évident qu’il fera tomber le treillis, pour se présenter à la prochaine présidentielle, la refondation de l’Etat à laquelle il attache du prix l’y oblige.
Et cette gouvernance, hors transition de Oligui II en conformité avec l’esprit et la lettre de la Constitution est l’enjeu majeur de ce vote de samedi dernier. Du «monarque» dont on affable le futur président à un homme d’Etat, qui tirera le Gabon vers le haut c’est à ces aspects que les populations jugeront de la vraie pertinence de cette Constitution.
La REDACTION
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