9e FOCAC de Beijing : 53 Afriques suspendues aux lèvres du maître de leur «coffre-fort»

9e FOCAC de Beijing : 53 Afriques suspendues aux lèvres du maître de leur «coffre-fort»

 

 

Le point d’orgue de ce conclave triennal Afrique-Chine est pour ce jour 5 septembre 2024 avec le  grand oral du président chinois Xi Jinping, un discours très attendu, et chaque dirigeant de la vingtaine de princes de pays du continent nettoiera bien ses oreilles avec du coton-tige et sera arc-bouté aux lèvres de l’actuel «empereur rouge».

Car après la grande agape d’hier, le banquet offert par le maître de céans, et les rencontres bilatérales, place aux annonces et promesses, notamment liés aux financements des projets sur le continent, que fera l’illustre hôte aujourd’hui même à l’aréopage de présidents accourus au bord du Yang Tsé, ce grand fleuve chinois !

Modernisation de l’agriculture, gouvernance, coopération, paix et sécurité, routes de la soie, et surtout dettes devront traverser de part en part les propos du chef de l’Etat chinois.

Car si les horloges du développement en Afrique sont toujours en retard, c’est qu’il y a un gap à combler dans les secteurs industriels, manufacturières, dans le transport et l’énergie.

Les 53 Afriques dont la vingtaine de présidents présente à Pékin attendent beaucoup de la Chine à l’heure où si les institutions de Brettons Woods (FMI et Banque mondiale) délient toujours les cordons de la bourse, et si la coopération bilatérale avec l’Occident a encore de beaux jours, la Chine est actuellement le grand bailleur de fonds du continent. Des dettes à gauche et à droite qui font que certains pays sont obligés de négocier l’annulation, le rééchelonnement ou le revolving !

A l’image du Kenya, dont la créance envers la Chine culmine à 68% du PIB du pays, alors que Pékin vient encore d’octroyer 40 milliards de dollars à Nairobi. Le tronçon ferroviaire Lubumbashi en RDC à Lobito (Mozambique) réhabilité à 2 milliards d’euros pour 1 300 km illustre aussi des enjeux économiques sur le continent.

Autres exemples : les pays de l’AES, comprendre le Mali-Burkina-Niger, qui ont coupé les ponts avec l’Occident, privilégient ce partenariat plus que stratégique avec la Chine. Et sans doute, au cours des apartés d’hier 4 septembre, chaque président ou chef de gouvernement a décliné ses doléances, car au-delà des colossales chantiers comme la route de la Soie, ce sont les «petits mais beaux projets» que privilégie Xi Jinping.

Le millésime de ce jamborée sino-africain, est aussi nimbé de géopolitique, que mène la Chine avec les USA. Oui, l’Afrique, les Afriques intéressent beaucoup de monde et si les chefs d’Etat sont suspendus aux lèvres de Xi Jinping aujourd’hui, ce sera le paragraphe concernant l’argent qui sera débloqué.

Dans l’AES, notamment dont le tropisme a tourné le dos aux partenaires bilatéraux occidentaux, une promesse de la Chine pour financer des projets que les régimes réformateurs tentent d’imprimer au Mali-Burkina-Niger, sera bien vue.

Dettes et dons sans concession, mais gagnant-gagnant ! Quelle contrepartie ? L’installation des sociétés chinoises sur le continent dans divers domaines est la partie visible de cette coopération. Mais sans doute, les Africains seront encore fixés aujourd’hui sur ce qui devra sortir de ce «coffre-fort».

 

La REDACTION

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