A 4 mois de la présidentielle au Cameroun, démission du ministre Bakary Tchiroma  Le système Biya se  craquelle-t-il ?

A 4 mois de la présidentielle au Cameroun, démission du ministre Bakary Tchiroma Le système Biya se  craquelle-t-il ?

 

L’anecdote qui circule souvent au Cameroun est que le président Paul Barthélémy Biya ne connaîtrait pas tous ses ministres. Il est certains membres du gouvernement très proches de lui, ou de son épouse, qu’il connaît, et dont il a fait la promotion, mais certains l’ont été par «bras longs» comme on dit.

 

L’autre explication de cette «méconnaissance» est que les Conseils des ministres ne sont pas systématiques, car Biya est entre son palais d’Etoudi et son fief de M’Vomeka, et un séjour à l’extérieur et gouverne donc d’une façon unique, spécifique :

A distance, mais il tient le bateau, il est le capitaine, pas sur le pont toujours mais a le gouvernail en main depuis 1982 ! A telle enseigne qu’un président français s’était même demandé comment Biya fait pour «tenir» le Cameroun ?

Les remaniements aussi se font en toute discrétion. Même souvent les fidèles des fidèles apprennent leur disgrâce à la radio, comme le Camerounais tartempion. Le Tournez manège biyaiste désarçonne à coup sûr.

Les démissions de ministres sont rares, à l’image d’Issa Tchiroma Bakary, ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle survenue ce mardi 24 juin 2025.

Sous Biya, on congédie un ministre, il ne rend pas le tablier. Alors lorsque cela arrive forcément, c’est un petit tsunami dans le microcosme politique. Et obligatoirement, les raisons sont tout aussi gravissimes. A moins que ce ne soit une mise en scène concoctée depuis le palais des mille feuilles pour faire diversion !

Beaucoup écartent cette hypothèse en tablant sur un Grand Nord qui a décidé de s’assumer. Le demissionnaire y étant un natif. Depuis la défenestration de Marafa, toujours en prison et aussi loin qu’on remonte dans le temps, depuis l’accession au pouvoir de Biya, il y a certes des figures de ce Nord qui ont eu de grandes responsabilités, mais pour beaucoup, ça ne suffit pas dit-on pour solder l’héritage d’Ahmadou Ahidjo.

Bien sûr, il y a les Maurice Kamto et autre Akere Muna, mais depuis l’éclipse définitive du chairman, Fru Ndi, aucune tête dans l’opposition n’arrive à émerger, si fait qu’on dit que la vraie opposition est dans le RDPC. Vrai et faux !

Vrai, car si tous ceux qui ont été condamnés par l’Opération Epervier opération à fort relent politique, les Gervais Mendo Ze, Alphonse Syam Siwe, Marafa, Alain Edgar Mebe, Jean-Marie Atangana Mebara…si parmi ces embastillés depuis des années, le RDPC n’a pas pu retrouver un présidentiable, il y a problème.

Faux, car tous ces responsables, c’est Biya qui les a fabriqués, ils lui doivent tout et aucun n’oserait faire preuve de devoir d’ingratitude. La maison Biya se fissure-t-elle avec cette démission ? Tchiroma est-til parti sur instruction de Biya conformément à un plan ? Ou est-ce le candidat du Nord, ce Nord frondeux, peuplé de Poular et autres ethnies, qui se sentent non-valorisées comme il se doit ? On en saura un peu plus dans quelques semaines .

 

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