A 48h des législatives et du référendum en Guinée-Conakry : Silence expectatif au  sommet du Fouta-Djalon

A 48h des législatives et du référendum en Guinée-Conakry : Silence expectatif au  sommet du Fouta-Djalon

La Guinée-Conakry retient son souffle. L’Afrique aussi. Dans 48 heures, le référendum couplé aux législatives devraient en principe dérouler ses annaux. Une tension palpable parcourt les veines et les nerfs du pays.

 La réponse à l’appel du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) se manifeste par une ville morte. Par crainte de la répression des forces de sécurité, des Guinéens ont adopté la politique des guichets fermés. Portes de boutiques et de service sont fermées en guise de protestation contre le projet du président Alpha Condé, qui n’est rien d’autre qu’une volonté de rester à son poste pour briguer un autre mandat à la tête de l’Etat.

Cette attitude pourrait se refléter sur la façon dont les Guinéens vont colorer ce jour particulier du 1er mars 2020. Le taux d’abstention pourrait être faramineux et risque de l’être. Crainte de violence ou simplement réprobation du processus électoral peuvent amener de nombreux concitoyens de Sékou Touré de rester cloîtrés chez eux.

Cela n’occulte cependant pas la possibilité qu’il y ait des heurts, consécutifs à une contestation agissante du référendum et des élections législatives.

Le mot d’ordre du FNDC pourrait être de manifester de façon vivante contre la tenue du scrutin. Résister à l’idée de sortir crier leur ras-le-bol peut ne pas séduire de nombreux Guinéens, eu égard à l’histoire et au tempérament assez fougueux des habitants du gîte du «château de l’Afrique de l’Ouest».

Assurément, en face, Alpha Condé va prendre ses dispositions. Le dispositif sécuritaire sera sans aucun doute renforcé et sur-vitanimé. Au nom de la tenable raison qui clame que ceux qui veulent exprimer leur vote puissent le faire sans être inquiétés, l’armée sera déployée pour veiller à la réalisation de cet acte républicain. Et dans l’application de cet «ordre» que les choses peuvent déraper et donner lieu à des situations déplorables.

Mais Alpha Condé semble être décidé à aller jusqu’au bout de son idée. L’annulation d’une mission présidentielle mandatée par la CEDEAO en Guinée donne une idée de sa détermination et du fait qu’il n’a pas envie du tout d’être importuné dans son projet.

Qu’est-ce qui pourra finalement l’en empêcher ? Un vote négatif au référendum ? Il faudrait que ceux qui y sont opposé rentrent dans les urnes et que la transparence soit la chose la mieux partagée. L’armée ? Elle semble avoir choisi son camp. Soit celui de la République ou de Alpha Condé. Il ne reste plus qu’à observer comment les Guinéens vont écrire leur histoire.

Ahmed BAMBARA

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