L’Association Ganmtaaba des producteurs et transformateurs de viande (AGPTV) de Pouytenga, dans la région du Centre-Est, a animé un point de presse, le mercredi 23 mai 2018, au Centre national de presse Norbert Zongo, à Ouagadougou. Elle a dénoncé les tergiversations du maire de Pouytenga, Larba Prosper Yaméogo, sur le choix d’un site pour la construction d’un abattoir frigorifique avec biodigesteur. Pour les conférenciers, les mésententes entre eux et le maire font perdre à la commune un investissement de près de sept cents (700) millions de FCFA.
Les bouchers de la commune de Pouytenga ont animé une conférence de presse pour informer l’opinion et attirer par la même occasion, l’attention des autorités sur un problème qui les oppose au maire de la commune. En effet, selon les explications du président de l’Association Ganmtaaba des producteurs et transformateurs de viande (AGPTV) de Pouytenga, El Hadj Issa Balma, c’est depuis 2015, que le problème a commencé, En effet, il soutient que l’aire d’abattage actuelle est vétuste et en plus des élèves du continuum prennent des cours à proximité de là. Face à cette situation, ils disent avoir sollicité l’appui du préfet pour leur permettre d’avoir un nouveau site. Quelques temps après l’expertise de l’aire d’abattage, il a été demandé aux bouchers de proposer un site qui va abriter le nouvel abattoir. Cet abattoir frigorifique avec biodigesteur devait être construit, grâce au projet du Ministère de la culture, dénommé Projet de croissance économique du secteur agricole (PCESA), financé par la Royaume de Danemark. Il a débuté en 2013 pour prendre fin en 2018, mais a été prolongé jusqu’en 2020. Il est destiné à cinq (5) régions dont l’Est, le Centre-Est, le Nord, le Centre-Ouest et le Sahel. Ce projet est subdivisé en deux volets : un volet A qui consiste à apporter un appui aux opérateurs économiques, organisations paysannes et une composante B qui appuie les collectivités locales à la réalisation d’un certain nombre d’infrastructures structurantes et stratégiques. Mais, c’est sur la base d’un consensus que seront réalisées les infrastructures. En tant que spécialiste, il avoue que Pouytenga a bien besoin de cet abattoir, parce qu’en matière d’abattage contrôlé, la région du Centre-Est vient en troisième position après celle du Centre et des Hauts-Bassins. Et en plus, la commune de Pouytenga fait à elle seule 40 à 50% des abattages de toute la région du Centre-Est qui comporte une trentaine de communes. «On ne doit plus abattre encore sur des aires qui sont normalement réservées aux villages, alors que Pouytenga n’en est plus avec plus de cent (100) mille habitants», a-t-il dit. C’est pour cela soutient-il, que la décision a été prise de construire un abattoir frigorifique.
Pas de consensus dans le choix du site
A en croire le président de l’AGPTV, le site choisi après concertation, était situé dans le village de Yargo «Les techniciens ont trouvé que le site posait problème, parce que c’était à proximité des concessions et qu’il fallait ouvrir des voies et déplacer les habitations. Ils ont alors demandé de proposer un autre site», a-t-il mentionné. Les bouchers ont alors proposé le site situé dans le village de Zoré que le bureau d’étude a approuvé. «Comme la délégation spéciale prenait fin, c’est la mairie qui devait nous accompagner pour terminer les travaux que le bureau d’étude avait entamé», a-t-il soutenu. Il informe qu’après avoir approché le maire de Pouytenga, Larba Prosper Yaméogo, ce dernier a fait savoir que l’abattoir ne peut pas être construit à Zoré. Il avance, aux dires du président de l’association, l’argument selon lequel Zoré peut devenir un jour, commune à part entière et l’argent ne va plus rentrer dans la commune de Pouytenga. Il va alors, proposer à son tour, le site de Nipouré, situé à 12 km de Pouytenga. El Hadj Issa Balma indique qu’ils ont fait comprendre au maire que ce site n’est pas approprié, car en plus d’être éloigné, il va tuer le marché à bétail de Pouytenga. «Nous avons rencontré le maire plus de trois fois, sans trouver de consensus, alors que le bureau a dit qu’il fallait un consensus entre les acteurs et la maire pour qu’il finalise ses travaux», ce qui a contraint les bouchers à se tourner vers le gouverneur de Tenkodogo, qui a promis de les aider à construire l’abattoir à Pouytenga, car cela allait contribuer au développement de la région. Après avoir sollicité l’aide des autorités, de la localité, le gouverneur, le haut-commissaire, l’abattoir n’a pas encore été construit. Les conférenciers avouent ne pas comprendre les agissements du maire. C’est pourquoi, ils invitent les autorités à se pencher sur le problème, afin de trouver une solution, car précisent-t-ils, le projet ne se limitait pas à la construction d’un seul abattoir. En effet, le Dr Lucien Balma informe que les communes avaient la possibilité de proposer chaque année, un certain nombre d’infrastructures à réaliser, en plus de cet abattoir. Pour lui, c’est inadmissible de perdre un aussi grand projet, à cause de mésententes. «C’est vraiment dommage, parce que depuis que cet abattoir n’a pas vu le jour, Pouytenga n’a pu bénéficier d’aucune infrastructure jusqu’à présent de ce projet», a avoué Dr Balma. Par ailleurs, les conférenciers appellent le maire à mettre un peu d’eau dans son vin pour le bien de la commune. Ils l’implorent en tant que premier responsable de la commune, à agir de sorte à unifier les filles et les fils de Pouytenga, au lieu de chercher à les diviser.
Pélagie OUEDRAOGO
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