Cloîtré dans une des maisons de la présidence du Niger, l’illustre prisonnier du CNSP voit une des Lois qu’il avait fait voter en 2015 être abrogée. Alors qu’il était le premier flic du Niger, Mohamed Bazoum, puisque c’est de lui qu’il s’agit, avait juridicialisé la Loi sur la migration, laquelle loi avait recueilli l’assentiment de l’UE.
Son tombeur, le Gl Abdourahamane Tiani vient de mettre un terme à cette Loi 2015-36, laquelle stipulait que toute personne qui transportait ou aidait par voie de fait au transport de migrants étrangers s’exposait à des peines allant de 3 à 10 ans d’emprisonnement et de 1 à 5 millions de F CFA d’amendes.
L’UE avait applaudi des 2 mains, il est vrai que les clauses de la Loi avaient été inspirées par elle, et que l’appui technique avait été assuré par les Nations unies. Il faut convenir que ladite Loi avait permis de mettre un terme au trafic crapuleux et criminel des passeurs, par la destruction des infrastructures et logistiques de ces derniers.
Le Niger était devenu ainsi un hub forcé des migrants illicites qui car c’était la fin d’un long parcours ou souvent la mort était quasi-certaine dans le désert ! L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) se chargeait des reconductions et du renforcement des contrôles dans les frontières shengéennes avec le concours financier de l’Union européenne (UE) et des USA. Ce qui avait réduit de 500 migrants/jour à 100/semaine.
En abrogeant cette «Loi Bazoum», le général Tiani réplique à l’UE qui a mis le Niger sous l’éteignoir des sanctions, suite au coup d’Etat du 26 juillet et le soutien des Européens à la CEDEAO. Mais, il satisfait aux désidérata des communautés touaregs et toubou qui avaient vu la manne financière que rapportaient ces migrants tarir. Sans compter l’immense boulot ingrat que ça donnait aux soldats chargés du contrôle dans les check-points. Inutile de dire qu’ils opinent de la tête cette abrogation.
Retour à la situation antérieure où le Niger était une passoire pour l’immigration illégale et encore un défi projeté sur l’UE, laquelle malgré ses murs, ses grillages, ses renvois est chaque jour envahie par ces fournées de migrants. Désormais, il n’y a pas que l’océan méditerranée, il y a aussi le désert sahélien, qui redevient une zone de droit pour les migrants et passeurs illégaux. Cadenassés sous Bazoum, les grands portails de la Libye, de l’Algérie, de la Tunisie deviennent de nouveau, des passages de grande masse.
Comme réponse à cette Europe qui l’a blaklisté et qui tape sur le Niger, le Gl Tiani n’a pas trouvé mieux que d’ouvrir cette sorte de route de Shangri-la désertique pour le bonheur des trafiquants de tout acabit.
En lame de fond, c’est encore un coup de canif à la coopération avec l’UE, que le Niger assène ainsi. Et coïncidence, c’est le jour où les débats sur l’immigration débutent à l’Assemblée nationale française, que le Niger, jette ce gros pavé dans le jardin européen l
La REDACTION
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