Abrogation du décret d’extradition de François Compaoré : Eau au moulin des contempteurs de la France

Abrogation du décret d’extradition de François Compaoré : Eau au moulin des contempteurs de la France

Véritablement, en attendant la décision de la justice burkinabè, on se dirige vers un jugement de l’affaire Norbert Zongo, avec plusieurs mis en cause dans le box des accusés, mais avec François Compaoré in absentia. Avec le rétropédalage de la justice française sur l’extradition de ce dernier, il est fort plausible que beaucoup qui auraient aimé le voir menotter et se défendant devant la justice à Ouagadougou ne soient pas satisfaits. En annulant sa décision du 3 mars 2020, qui stipulait que  celui que beaucoup indexent comme le principal accusé dans la tragédie de Sapouy, la justice française a estimé que «le contexte a changé» à Ouagadougou.

Et le président de la Chambre des extraditions, n’a pas usé trop de circonlocutions diplomatiques pour dire que «ce contexte» qui a nécessité la levée du contrôle judiciaire sur François Compaoré est liée au double coup d’Etat au Burkina. La justice française embouche depuis hier, la même trompette que la Cour européenne des droits humains, laquelle dans sa décision du 7 septembre 2023, avait infirmé l’extradition, avec dans l’exposé de ses motifs, le contexte pas serein du Burkina pour un procès tranquille.

Les 2 justices UE et française se rejoignent de ce fait et le feuilleton sur l’extradition de François Compaoré s’arrête depuis hier 21 décembre 2023.

Vue du Burkina notamment par l’avocat de la famille Norbert Zongo, Me Prosper Farama, la France pouvait encore demander un nouvel examen devant la Grande cour mais, elle ne l’a pas fait. Et en tant qu’homme de loi, il juge la «décision (française) souveraine à respecter». Plus de recours et donc clap de fin du chapitre de l’extradition, mais pas celui du jugement par contumace !

Le 13 décembre dernier, cela faisait un quart de siècle que Norbert Zongo a été assassiné et jusqu’à ce jour, point de justice. En ce 25e anniversaire, la Coordination des organisations de la société civile (COSC) avait tenu une manifestation devant l’ambassade de France pour exiger qu’elle extrade François Compaoré. Alors que la CEDH empêchait cette opération. Double protection judiciaire et même une obtention de gain de cause  pour François (justice française et CEDH) qui va recouvrer une certaine liberté, mais qui sera jugé peut-être par défaut.

La justice burkinabè a la latitude de fixer une date de ce procès attendu par les citoyens. Car, le dossier est jugeable, encore faut-il le décider et ne pas faire une fixation sur François. Car, comme le dirait encore le conseil de la famille de Norbert Zongo, ce qui importe, c’est évidemment justice pour le célèbre supplicié de Sapouy, mais aussi connaître la vérité.

Une telle abrogation de la décision du 3 mars 2020 rend encore plus corsées les relations France-Burkina, en quasi-divorce, avec le dernier fil rouge coupé au niveau des Renseignements, par l’arrestation de 4 Français le 1er décembre dernier pour «espionnage» récusé par la France.

Alors qu’en réalité, le gouvernement français tire conséquence de la décision européenne certainement à la demande des avocats de François Compaoré et lui restitue même son passeport et l’autorise à circuler librement au niveau des services d’immigration.

Mais néanmoins, eau au moulin des contempteurs de ce pays, ces derniers indexeront la mauvaise foi de la France. Pourtant, une France Etat de droit qui ne peut retenir un citoyen sans base légale dans les liens au contrôle judiciaire.

La REDACTION

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR