La marque de l’eau minérale Evian qui a éclipsé les Accords éponymes n’a pas pu effacer des mémoires, ces accords historiques qui ont mis fin à 8 ans d’une guerre meurtrière en Algérie et à 132 ans de colonisation loin s’en faut !
Lorsque ce 18 mars 1962 après avoir pinaillé et trainé en longueur dans cette partie Est de la France, Krim Belkacem, ministre des Affaires étrangères du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GRPA) et Louis Joxe, ministre des Travaux publics de France, et Robert Brua des Transports apposent leurs signatures sur ces fameux Accords d’Evian, 18 mois se sont déroulés, 18 mois de négociations et de pourparlers secrets, débutés d’ailleurs par le général De Gaulle en personne avec les insurgés algériens. Cette signature au bas des 93 feuillets entre ministres français et responsables du FLN marquait un tournant dans cette lutte de décolonisation de l’Algérie non-indépendante. Il faut dire qu’il y a 60 ans, dans cette Algérie pré-indépendante, beaucoup de problèmes étaient en suspens, et même jusqu’à présent, l’évocation de certains, provoquent des étincelles, et des gorges chaudes, comme on s’en est rendu compte lors de la rédaction et de la remise du rapport Stora le 20 janvier 2021 au présent Emmanuel Macron.
Quelques points fondamentaux étaient connus lors de la signature de ces Accords tels que :
– Autodétermination du peuple algérien ;
– Statut des populations européennes ;
– Maintien de la France pendant quelques années au Sahara, un Sahara qui cristallisera la bagarre et la mésentente car charriant quelques accords tenus secrets, car la France obtint dans la foulée, d’exploiter les hydrocarbures avec l’Algérie, dans ce Sahara, et même des expérimentations d’armements chimiques.
Lorsque le 5 juillet 1962, l’Algérie accède à l’indépendance, après les paraphes d’Evian, les combats sur le terrain n’avaient pas encore cessé. Car l’OAS et le FLN continuent à se faire mutuellement le coup de feu, et la décolonisation n’a pas la même acception au niveau des Harkis, des Pieds Noirs et des Pieds rouges (cette dernière expression ayant été inventée, vraisemblablement par Kaleb Yacine). Vilipendés par certains loués par d’autres, ces textes dits consensuels ont même été assimilés de vassalisation de l’Algérie.
60 ans après, l’actuel président français invite en tout cas, les uns et les autres à un «apaisement des mémoires», donc à une trêve mémorielle, et ce plaidoyer de Jupiter nous ramène au rapport Stora, qui pourrait être une base solide, pour aplanir davantage certaines aspérités entre la France et l’Algérie. Ce rapport a le mérite d’avoir été fouillé et circonstancié et offre des perspectives pour un armistice mémoriel.
La REDACTION
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