A-t-il pipé mot à Macron à Libreville lors du One Summit forest le 1er mars 2023 ? Pourquoi se lâcher à Doha, contre les Occidentaux accusés de déstabiliser son pays, alors qu’il y a des canaux bien indiqués ?
Faustin Archange Touadéra ne s’est pas posé ces questions ce 5 mars dans la capitale qatari en trempant sa langue au vitriol pour indexer les occidentaux de semer la zizanie en République centrafricaine. C’était lors de la 5e conférence des Nations unies sur les pays les moins avancés (PMA). La Tribune sied peut-être, mais l’opportunité et les accusés moins.
Lorsque le professeur de mathématiques qui a pu grappiller les suffrages des urnes pour s’installer à la présidence, affirme que : «La Centrafrique est soumise depuis son indépendance à un pillage systématique facilité par l’instabilité politique entretenue par certains pays occidentaux ou leurs compagnies qui financent des groupes armés terroristes dont les principaux leaders sont des mercenaires étrangers», de qui parle-t-il au juste ?
Quelles sont ces compagnies stipendiées par des pays ennemis occidentaux qui détruisent son pays ? Touadéra va jusqu’à évoquer que la «RCA est victime de visées géostratégiques» ! Par qui encore ? Et est-ce nouveau que l’ex-Oubangui-Chari soit au cœur d’une guerre froide-chaude depuis quasiment 6 décennies ? Non, à la vérité, lorsque le président Barthélémy Boganda tombe, tous ses successeurs ont plus ou moins été biberonnés par l’ex-Métropole, la France. 7 Républiques et un Empire plus tard, c’est toujours un Etat quasi-failli, que se disputent des rebellions scissipares et une classe politique qui n’en mène pas souvent large.
Alors, tirer une telle salve sur les Occidentaux, un nom générique (est-ce l’UE des 27, est-ce la France, la Belgique, l’Allemagne ?) revient à faire des incantations ou à enfoncer une porte déjà ouverte.
Car si les forces spéciales françaises de Sangaris ont quitté la RCA depuis 2016, elles ont laissé un vide dans lequel se sont engouffrés les paramilitaires russes de Wagner, mais aussi les Rwandais sans oublier les troupes onusiennes la MINUSCA, qui sont aussi présentes mais avec toujours une RCA en proie à une partition de fait.
S’en prendre aux Occidentaux, c’est quasiment vouloir se gratter pour rire, car il y a longtemps que ce pays est la propriété de groupes armés qui se servent sur la bête.
Et puis Touadéra est-il qualifié actuellement pour vitupérer contre l’Occident, lui qui vient d’obtenir l’aval de la France et des USA, l’éloignement de l’ex-président François Bozizé, qui quittera le Tchad pour la Guinée-Bissau ? Un soulagement pour lui qui craint l’ancien putschiste-président qui ne rêve que de prendre sa. Osons croire que c’est un coup de sang, car plus que quiconque, Touadéra sait où en est actuellement la RCA, un pays quasiment sous tutelle rebelle, lui-même contrôle-t-il vraiment la totalité du territoire sans les Rwandais, les soldats de la paix et les paramilitaires russes ? C’est vrai qu’il veut un autre mandat, mais il gagnerait à d’abord unifier le pays, créer la cohésion, et les Occidentaux ne pourront que le constater et rester tranquilles si tant que ce sont eux, la source du problème centrafricain !
La REDACTION
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