Accusation de Ruto contre ses adversaires au Kenya: retour sur les     mystères d’une victoire

Accusation de Ruto contre ses adversaires au Kenya: retour sur les   mystères d’une victoire

 

C’est un pavé que vient de jeter le nouveau président kenyan. Dans une déclaration publique, William Ruto a  accusé ses adversaires de complot lors de la dernière élection présidentielle. Selon le vainqueur du scrutin du 9 août 2022, le président de la Commission électorale a été visé par un projet d’enlèvement, d’assassinat lors de l’annonce des résultats.

Que s’est-il réellement passé lors du cénacle de cette commission  le 9 août 2022 ? Révélations ou simples accusations sans fondements ? Nul ne saurait le dire avec certitude, mais il reste que ce sont des accusations graves qui viennent d’être portées contre Raila Odinga et ses soutiens dont le président sortant Uhuru Kenyatta.  Pour sa défense, le camp Odinga s’est inscrit en faux et nie tout en bloc. Ces accusations qui interviennent cinq mois après une élection présidentielle tenue à hauts risques et dont le dénouement (acceptation des résultats par Odinga) a surpris plus d’un portent les germes d’un nouveau saut d’humeur dans le landerneau politique kenyan. Certes, on a encore en mémoire, la récusation du président de l’ Independent Electoral and Boundaries Commission (IEBC) par quatre des sept commissaires. On se souvient également des griefs portés contre la personne Wafula Chebukati qui, après six jours d’attente et de rejet des résultats par une partie de cet organe indépendant avait fini par déclarer le vice-président sortant Ruto vainqueur avec plus de 7,17 millions de votes, soit 50,49% des voix, contre 6,94 millions, soit 48.85% pour Raila Odinga.

Mais après cette tempête électorale qui a failli tout emporter, on se pose des questions sur l’opportunité d’une telle sortie. Est-ce vrai, qu’un projet de ce genre était dans le tuyau ? De façon historique, le Kenya a toujours été abonné aux scrutins contestés, mais que des partis politiques ourdissent un complot pour enlever et assassiner le premier responsable de l’instance chargée d’organiser les opérations de votes, il y a un grand pas à franchir et ce n’est pas le plus simple à effectuer. Certes, la parole d’un chef d’Etat est assimilable à une ébauche de vérité. Mais en l’absence de preuve, le doute s’impose. Et en pareil cas, une enquête indépendante aurait permis de découvrir le fin mot de cette affaire et de situer les responsabilités ; si projet d’enlèvement il y a eu. Certains mystères de ce scrutin resteront entiers, mais ce qui vient d’être mis au goût du jour, exige plus de clarté.

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