Affaire charbon fin : le dossier renvoyé pour début octobre, IAM Gold Essakane a brillé par son absence

Affaire charbon fin : le dossier renvoyé pour début octobre, IAM Gold Essakane a brillé par son absence

Ceux qui ont pris d’assaut les travées de la salle d’audience du Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou en cette matinée du mercredi 7 août 2019 pour assister au procès intenté contre 14 personnes dont 2 morales dans le dossier du charbon fin devront patienter encore.

Débutée à 9 heures, l’audience n’a duré que deux heures avant de connaître une suspension au terme duquel il sera décidé d’un renvoi. Ce sera donc en octobre prochain à l’issue de la prochaine rentrée judiciaire. C’est ce qu’a expliqué l’avocat de l’Etat burkinabè au sortir de cette audience, Me Rodrigue Bayala. Selon l’avocat, deux raisons imposaient ce renvoi.

«Le Burkina Faso s’est doté depuis quelques temps d’un pôle judiciaire spécialisé pour les infractions économiques et financières, il se trouve qu’il y a un magistrat nommé parmi les membres de cette juridiction spécialisée qui était absent ce mercredi 7 août 2019, ce qui fait que la composition était irrégulière, du coup le renvoi s’imposait. Aussi, les avocats des personnes morales comme physiques poursuivies ont également souhaité le renvoi pour prendre connaissance du dossier. Ce sont les deux raisons principales du renvoi du dossier. En début octobre, après la rentrée judiciaire la date d’audience sera fixée», a expliqué Me Bayala.

L’absence fort remarqué de la société IAM Gold Essakane à cette audience n’est pas passée inaperçue. Citée à comparaître parmi les 14 prévenus dans le box des accusés, ladite société s’est faite représenter par ses conseils. Pour Me Bayala, «il s’agit d’un acte regrettable. Aussi, il appartient au procureur du Faso de prendre ses responsabilités, pour qu’une personne qui est citée à comparaitre devant une juridiction, par respect même pour la justice de notre pays, de se présenter d’abord devant cette juridiction, quitte à se défendre ou bien à demander un éventuel renvoi». L’avocat ajoute que la présence des avocats n’exempte aucun prévenu de se présenter à la barre car la loi pénale exige qu’une personne poursuivie soit assistée par son avocat, ce qui signifie tout simplement que les avocats ne peuvent pas représenter une personne poursuivie lors d’un procès au pénal.

A la décharge de son client, l’avocat de la défense, Me Kopiho Moumouny a indiqué que son client a toujours œuvré dans la «transparence». «La ligne d’ESSAKANE a toujours été de contextualiser les faits qui lui sont reprochés (..) la société ESSAKANE à elle seule produit 15 000kg d’or par an au Burkina Faso et lorsqu’on vient lui dire qu’elle a fraudé moins de 100 kg, c’est difficile à comprendre.

Surtout le charbon fin qui est un résidu abandonné comme des ordures. Donc c’est ESSAKANE qui a trouvé l’idée innovatrice d’exploiter ces résidus puisque dans tout résidu il y a toujours des traces d’or. L’opération a débuté depuis 2015 sous la transition et les droits de l’Etat ont toujours été payés. Les rapports d’expertise sur la base desquels on poursuit ESSAKANE sont irréguliers et scientifiquement mensongers. C’est pourquoi nous demandons une expertise indépendante. Vous verrez que ce sont des éléments scientifiquement démontables», a-t-il souligné.

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