Affaire Itté-Manifs devant les bases françaises au Niger : le dégel Paris-Niamey n’est pas pour demain !

Affaire Itté-Manifs devant les bases françaises au Niger : le dégel Paris-Niamey n’est pas pour demain !

La tension ne cesse de monter entre Paris et Niamey. Après l’expiration de l’ultimatum accordé par le nouveau pouvoir dirigé par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) à l’ambassadeur français, Sylvain Itté pour faire ses bagages et quitter le sol nigérien, le bras de fer s’accentue entre Paris et Niamey. Dans l’après-midi du samedi 2 septembre 2023, des milliers de personnes se sont massées devant la base de l’armée de l’air qui abrite les forces françaises pour exiger le départ des soldats français du Niger. Ils sont venus de partout, et c’est une population très déterminée qui a occupé les abords de la Base aérienne pour exprimer sa volonté de voir l’armée française quitter le pays. Slogans diversifiés à l’appui, drapeaux nigériens et russes en mains, les manifestants de ce samedi ont tenu à battre le record de la mobilisation pour marquer leur adhésion au discours du CNSP.

 Cette démonstration de force du CNSP intervient au lendemain des échanges virulents entre les nouvelles autorités du Niger et la France qui refuse de reconnaitre leur légitimité. Vendredi, le porte-parole du régime, le colonel-major Amadou Abdramane, a dénoncé des propos tenus en début de semaine par le président français Emmanuel Macron, estimant qu’ils constituaient une «ingérence supplémentaire flagrante dans les affaires intérieures du Niger». Dans un communiqué lu à la télévision nationale, il avait affirmé que les «incessants efforts d’Emmanuel Macron en faveur d’une invasion du Niger visent à perpétuer une entreprise néocolonialiste sur le peuple nigérien».

Deux ultimatums dont l’un exigeant le départ de l’ambassadeur Sylvain Itté expiré sans qu’une suite favorable ne lui soit donné et l’autre d’un mois, relatif au départ des Forces militaires françaises qui vient d’expirer ce lundi 4 septembre 2023, empoisonnent les relations entre la France et le Niger du CNSP. Pour l’heure, entre les deux capitales, l’escalade est verbale mais pourrait virer d’un moment à l’autre. Quand on voit la virulence des propos et la mobilisation de ces dernières heures, il faut craindre des excès qui pourraient provoquer des débordements malheureux et incontrôlés d’un côté comme de l’autre. Du reste, l’inquiétude grandit quand on sait que la profondeur des divergences entre les deux capitales a atteint un niveau jamais égalé. Qu’adviendra-t-il dans les prochains jours si chaque camp maintient sa position ? Allons-nous revivre le scénario ivoirien de novembre 2004 où des manifestants pro-Gbagbo avaient été tués par des tirs de soldats français à Abidjan ?

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