Affaire Norbert Zongo : 21 ans après, le dépôt de gerbes  continue sans…vérité et justice

Affaire Norbert Zongo : 21 ans après, le dépôt de gerbes continue sans…vérité et justice

Le Collectif des organisations de masse et des partis politique (CODMP), la Coalition nationale de lutte contre la vie chère (CCVC) et l’Association des Journalistes du Burkina (AJB) comme à chaque anniversaire, ont déposé des gerbes de fleurs sur les tombes de Nobert Zongo et ses trois compagnons d’infortune le vendredi 13 décembre 2019 au cimetière de Gounghin. Cette cérémonie sobre  a été accompagnée d’un meeting à la Bourse du travail à Ouagadougou. Cette commémoration marque le 21e anniversaire de l’assassinat du fondateur de l’Indépendant. Interrogé sur l’extradition de François Compaoré, témoin potentiel dans ce dossier, Laurent Poda, Procureur général près la Cour d’appel de Ouagadougou répond : «  L’extradition d’un témoin clé du dossier Norbert Zongo journaliste assassiné sous le pouvoir de l’ancien régime, François Compaoré, est en bonne voie ».

13 décembre 1998 – 13 décembre 2019, cela fait exactement 21 ans que le journaliste Norbert Zongo, son frère Ernest Zongo, son collaborateur Blaise Ilboudo et leur chauffeur Ablassé Nikiéma ont été sauvagement assassinés à quelques encablures de Sapouy. Non contents de leur ôter la vie, les bourreaux les ont réduits en cendre en incendiant leurs corps. En mémoire de cette date, des Organisations de la société civile (OSC) ont déposé des gerbes de fleurs sur leurs tombes et organisé un meeting au cours duquel ils ont appelé la population à la mobilisation pour que la lumière soit faite sur cette affaire. Pour le président de l’Association des journalistes du Burkina (AJB) Guésouma Sanogo, en 21 ans, de nombreux défis ont été relevés. Il s’agit selon lui de l’insurrection populaire, la résistance victorieuse au coup d’Etat de septembre 2015, la réouverture du dossier.

« 21 ans après, nous sommes toujours là, debout, déterminés et surtout confiants parce qu’il y a trois actes majeurs qui ont été enregistrés. Il s’agit de la réouverture du dossier, l’inculpation des éléments du RSP et le dernier acte, l’avis favorable émis par la justice française sur l’extradition de François Compaoré. Il y a là un verrou extrêmement important à lever et nous pensons que ce verrou devrait être levé », a indiqué Chrysogone Zougmoré, président du Collectif et du MBDHP. Dans la même veine, il ajoute : « Puisque nous sommes à l’heure des demandes de clarification, nous demandons au demandeur de clarification en chef, Emmanuel Macron, de nous clarifier sur la suite réservée à l’avis émis par la justice française ». Pour Me Bénéwendé Sankara,  le Burkina Faso a satisfait l’ensemble des normes des textes aussi bien au plan interne qu’au regard des standards internationaux pour requérir l’extradition de François Compaoré.

Pour lui,  la justice française a épuisé toute la procédure, il reste maintenant un acte administratif qui doit être pris par  Emmanuel Macron pour extrader François Compaoré. « Il n’y a plus d’obstacles au plan judiciaire si ce n’est des actes politiques », a-t-il précisé.

« Qu’elle nous renvoie François Compaoré, après l’avis favorable émis par la justice française, suite  à la demande d’extradition formulée par notre pays », a martelé le président du Collectif, Chrysogone Zougmoré, lors de son message livré au meeting. Il a par ailleurs appelé le peuple à rester debout et à poursuivre le combat avec détermination contre les crimes de sang et les crimes économiques et pour la liberté et le progrès économique et social véritable.

Omar SALIA

 

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