Affaire recrutement à la CNSS : «Le poisson dont la tête était pourrie, s’est décomposé» Youmali Lompo

Affaire recrutement à la CNSS : «Le poisson dont la tête était pourrie, s’est décomposé» Youmali Lompo

 

Lors de son hebdomadaire rencontre avec la presse, l’opposition politique, représentée par Gilbert Noël Ouédraogo de l’ADF/RDA et Youmali Lompo du PNDS, a passé en revue l’actualité de la semaine. A propos de l’affaire de suspicions de fraude dans le recrutement d’agents à la CNSS, les conférenciers sont revenus sur leur protestation, à la nomination de l’actuel DG de la société qui n’a pas été prise en compte. Selon eux, le temps leur donne raison, car «le poisson, dont la tête était pourrie, s’est décomposé».

La tenue du forum national de la diaspora, le projet de loi portant code électoral, l’annulation des sanctions de magistrats par le Conseil d’Etat et l’affaire du recrutement douteux à la CNSS, ont été les sujets qui ont été évoqués au traditionnel point de presse du CFOP.

L’organisation du forum national de la diaspora par nos gouvernants a été saluée par l’opposition politique. Toutefois, elle a souhaité la mise en place par l’Etat, d’un cadre juridique permettant la protection de nos compatriotes vivant à l’extérieur. L’opposition, par la voix de Gilbert Noël Ouédraogo, a également estimé que notre pays doit prendre en compte la diaspora, dans tous les projets de construction de cités en cours et à venir, plutôt que de dédier une cité uniquement à la diaspora. «Ce projet viole ainsi, l’égalité entre Burkinabè et introduit subtilement une discrimination entre citoyens. Au demeurant, il s’agit plus d’un projet électoraliste que de développement. Pire, les coûts d’acquisition proposés sont hors de la portée de la majorité de nos frères et sœurs vivant à l’extérieur». Pour revenir à la question du vote des Burkinabè de l’extérieur, les conférenciers ont constaté que c’est à l’Assemblée nationale qu’il revient de voter le projet qui vise à apporter les modifications relatives aux pièces qui vont servir à l’enrôlement, à la tenue du référendum et à la mise en œuvre des dispositions relatives au vote des Burkinabè de l’extérieur. A en croire Gilbert Noël Ouédraogo, la majorité s’apprête à faire un forcing, en usant de sa position majoritaire à l’Assemblée, mais dans le débat d’idées et à travers le vote, «nous allons nous opposer à ce forcing qui tente de rompre le consensus qui a toujours prévalu, quant à l’adoption des textes relatifs aux pièces de votation».

Le 10 juillet dernier, le Conseil d’Etat a prononcé l’annulation de tous les actes portant mise en place de la commission d’enquête du Conseil supérieur de la magistrature et, de ce fait, a invalidé les sanctions prononcées contre des magistrats. L’opposition, tout en se gardant de commenter une décision de justice, a constaté que l’opération «mains propres», initiée dans la maison des juges n’a pas tenu ses promesses. Pour les animateurs de la conférence, les sanctions ont certes, été annulées, mais les fautes demeurent. C’est pourquoi ils ont indiqué que la justice doit trouver d’autres voies légales pour régler cette question, car dans un Etat de droit, nul n’est au-dessus de la loi, fussent-ils magistrats.

Parlant cette fois de justice sociale, le second intervenant de cette rencontre, Youmali Lompo, a soutenu que le regroupement auquel il appartient, suit de près l’évolution de l’affaire dite de fraude à la CNSS. L’opposition politique a félicité le comité CGTB de la CNSS qui a fait preuve de patriotisme et de citoyenneté, en levant le lièvre. Elle a rappelé qu’à la nomination du DG de la CNSS, Lassané Savadogo, elle avait protesté et ce, au regard du passé pas reluisant du nouveau DG. «L’histoire donne malheureusement, raison à l’opposition : le poisson dont la tête était pourrie, s’est décomposé», a souligné M. Lompo, avant donc de souhaiter que la lumière soit faite. Des dires de l’opposition politique, beaucoup de jeunes qualifiés et compétents sont en quête d’emploi. Il n’est donc, pas acceptable qu’une entreprise publique se mue en entreprise familiale, en secte destinée à engraisser une minorité. Pour les coanimateurs du point de presse, l’affaire CNSS doit sonner comme un déclic pour une transparence dans tous les établissements publics. «Le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, est donc interpellé. Son gouvernement doit tout mettre en œuvre pour que tout recrutement de la CNSS, de l’ONEA, de la LONAB, de la SONABEL, de la SONABHY, etc. soit le plus transparent possible et que les enfants des citoyens sans bras longs  compétissent, avec les mêmes chances de réussir que ceux des gourous  du pays», a conclu Youmali Lompo.

Aline Ariane BAMOUNI

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR