Affaire Wagner : le Mali refuse d’aller à Canossa

Affaire Wagner : le Mali refuse d’aller à Canossa

L’épisode Wagner ne semble pas prêt de s’arrêter. Au lendemain de la sortie des 15 pays européens dénonçant un déploiement massif des mercenaires de la société privée russe Wagner au Mali, c’est au tour du gouvernement malien d’apporter un autre son de cloche. Le pouvoir de Bamako a démenti tout déploiement de mercenaires du sulfureux groupe paramilitaire russe Wagner, annoncé par une quinzaine de puissances occidentales impliquées dans la lutte anti-djihadiste dans ce pays sahélien. Le gouvernement malien «exige que des preuves lui soient apportées par des sources indépendantes».

Le gouvernement du Mali «apporte un démenti formel à ces allégations sans fondement» sur «un prétendu déploiement des éléments d’une société de sécurité privée au Mali», a-t-il indiqué dans un communiqué publié vendredi soir. Une quinzaine de puissances occidentales avait annoncé jeudi dans un communiqué le déploiement au Mali, avec l’aide de Moscou, du groupe Wagner, dénonçant l’implication de ces mercenaires qui interviennent déjà en Ukraine, en Syrie, en Libye et dans plusieurs pays d’Afrique sub-saharienne.

Le gouvernement malien «exige que des preuves lui soient apportées par des sources indépendantes» de la présence de ce groupe, affirme le communiqué signé du porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, également ministre de l’Administration territoriale. Il «tient à préciser qu’au même titre que la mission européenne de formation (EUTM), des formateurs russes sont présents au Mali dans le cadre du renforcement des capacités opérationnelles des Forces de défense et de sécurité nationales».

Bamako demande à «être jugé sur des actes plutôt que sur des rumeurs et tient à rappeler que l’État malien n’est engagé que dans un partenariat d’État à État avec la Fédération de Russie, son partenaire historique», affirme encore le communiqué.

Jeudi 23 décembre dernier, quinze pays occidentaux dont la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et le Canada, avaient «condamné fermement le déploiement de mercenaires sur le territoire malien», et dénoncé «l’implication du gouvernement de la Fédération de Russie dans la fourniture d’un soutien matériel au déploiement du groupe Wagner au Mali».

«Nous appelons la Russie à se comporter de manière responsable et constructive dans la région», avait insisté le communiqué également signé par la Belgique, le Danemark, l’Estonie, l’Italie, la Lituanie, la Norvège, les Pays-Bas, le Portugal, la République Tchèque, la Roumanie et la Suède. Ces pays sont engagés aux côtés de la France dans le nouveau groupement européen de forces spéciales Takuba, destiné à accompagner les soldats maliens au combat.

Rappelons que le déploiement de mercenaires russes constitue jusqu’à présent une ligne rouge pour Paris. Les 15 pays signataires du communiqué avaient cependant réaffirmé leur «détermination à poursuivre (leur) action en vue de protéger les civils, de soutenir la lutte contre le terrorisme au Sahel et de contribuer à instaurer la stabilité à long terme».

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