Affi N’Guessan et Mabri Toikeuse candidats en Côte d’Ivoire : Une présidentielle de plus en plus très ouverte

Affi N’Guessan et Mabri Toikeuse candidats en Côte d’Ivoire : Une présidentielle de plus en plus très ouverte

Et voilà 2 autres candidats pour le  fauteuil présidentiel ivoirien qui sera vacant à partir du 31 octobre 2020 :

Affi N’Guessan Pascal a reçu l’onction des ouailles lors d’une convention.

Mabri Abdallah Toikeuse, lui a été porté candidat par les militants de l’UDPC, en même temps qu’il larguait amarres avec le RHDP, devenu depuis quelques temps un corset pour lui.

Ce 1er août 2020, Affi N’Guesan président du FPI courant «acquis» au pouvoir, comprendre qui roule pour Ouattara, selon l’autre aile, Affi N’Guessan a décidé de se jeter dans la lagune Ebrié pour le combat du 31 octobre prochain.

La côte d’Ivoire est à la recherche d’un nouveau président et l’ex-premier ministre ivoirien s’est dit convaincu, d’avoir le profil, c’est du reste ce qu’il a laissé entendre lors de cette convention d’investiture.

Un adoubement qui pose problème, car depuis la chute de Laurent Gbagbo en 2011, il y a une dyarchie au sein du FPI : une direction bicéphale, l’une dirigée par Affi et l’autre par intérim          avec Abdramane sangaré disparu en fin 2018.

Et si Affi N’Guessan a reçu l’aval de cette coterie du FPI, son œil à lui est rivé vers Bruxelles où réside Laurent Gbagbo.

Certes, Affi N’Guessan a animé cette aile du FPI, même qualifiée «d’appendice du pouvoir», et on lui doit de se réclamer toujours de son mentor, même si des velléités lui sont collées au veston. Certes, le cercle des «Gbagbo ou rien» s’est éclairci, soit par décès tels Abdramane Sangaré ou Marcel Gossio, mais il reste Assoua Adou, Chridtophe Blé, Odette Sauvet, Blé Goudé, Simone Gbagbo…

Et encore Affi peut se prévaloir d’avoir après une longue bouderie de Gbagbo, d’avoir obtenu le 3 janvier dernier une audience avec le fondateur du parti frontiste ivoirien. Mais l’aparté bruxellois avec Gbagbo vaut-il quitus pour être candidat du FPI ? Que nenni ! Car d’abord certains proches du «Christ de Mama» ne jurent que par ce dernier, et il n’est pas évident qu’une Simone Gbagbo, cofondatrice du FPI, soit sur la même longueur d’ondes que Affi, même si depuis sa sortie de prison, elle essaie de faire profil bas et s’en remet à son mari, sans oublier qu’entre l’ex-première dame et Affi, il y a la parenthèse de Marcoussis qui bien que fermée, a créé un froid entre eux.

Ensuite, si celui qui fut jadis l’opposant du président Houphouët, se démène depuis la capitale belge ces derniers jours pour obtenir son passeport ordinaire, s’il s’est battu, ces 10 dernières années à la CPI pour se disculper, c’est évidemment pour revenir à Abidjan mener à 75 ans son ultime bataille électorale : la présidentielle de fin octobre.

A moins d’un deal non encore rendu officiel entre le pygmalion et son filleul, qui veut que Affi se présente au cas où finalement Gbagbo ne pourrait pas rentrer. Car il n’y a pas que Ouattara qui est confronté à des équations et un dilemme sur le choix de celui qui portera les couleurs de son parti unifié. Laurent Gbagbo, lui est tiraillé entre une justice qui a toujours le grappin sur lui et la candidature de son parti et il devra trancher dans le vif.

Et c’est là aussi, qu’on peut se poser quelques interrogations :

Affi a-t-il eu le feu vert ou du moins le feu orange de Gbagbo ?

A défaut d’un retour du «candidat naturel» du FPI, n’est-il pas efficient pour la survie même de la formation qui, quoiqu’on dise a dirigé le pays, pour sauver ce parti du naufrage, ne faut-il pas présenter un candidat autre que Gbagbo ?

A 3 mois d’une élection aussi capitale où le FPI joue son retour (en alliance avec un autre parti) ou sa progressive régression ou disparition, ne vaut-il pas Affi (qui est à sa 2e tentative) que sans Gbagbo et sans personne de représentatif ?

Laurent Gbagbo doit parler, qu’il parvienne ou non à effectuer son retour au pays, il y va de l’avenir de l’œuvre de sa vie : le FPI.

Le lendemain de cette investiture frontiste, le 2 août, hier dimanche donc voici que Mabri Toikeuse, qui bien qu’ayant été poussé à la porte du gouvernement, s’étant claquemuré dans un silence, voilà Toikeuse, lui aussi qui est prétendant au fauteuil présidentiel. Il ne pouvait en être autrement pour le patron de l’UDPCI, dont les militants poussaient depuis longtemps à se défaire du corset RHDP et de candidater pour l’impérium.

En plus de cet ardent vœu des partisans, Mabri Toikeuse a bien d’autres raisons de tenter le coup. En effet candidat malheureux à la présidentielle de 2010 (4e avec 2,57%), il a néanmoins rallié le parti unifié, dans lequel il se sentait à l’étroit malgré le maroquin de ministre de l’Enseignement supérieur dont il a hérité dans le gouvernement de Gon Coulibaly du 10 juillet 2018.

Mais surtout, il supportait mal, lui l’héritier du parti de feu Robert Guei de jouer toujours les seconds rôles. Le choix de Gon Coulibaly comme candidat à la présidentielle, lui offrira l’occasion de dire «non» à Ouattara.

Démis du gouvernement une nouvelle fois, Toikeuse a patienté avant de quitter le RHDP, ce 2 août 2020, en même temps qu’il annonçait une candidature perçue comme un accouchement du côté de l’UDPCI et des Yacouba, son ethnie.

Désormais la présidentielle ivoirienne comporte tellement d’indéterminations avec cette kyrielle de candidats et du contexte actuel que nul sondeur, pronostiqueur, oracle politique ne peut se risquer à en prédire le prochain titulaire.

Au FPI, c’est un candidat de substitution …, au PDCI, c’est la tentative d’un retour pour un «sphinx», au RHDP, Ouattara attend que les constitutionnalistes, et tous ses pare feux soient au top pour annoncer une candidature qu’il sait risqué, Soro n’en démord pas. Et la fournée ne fait que s’allonger. Pour le bonheur de la démocratie ? Peut-être pourvu qu’une crise préélectorale n’éclate pas !

Sam Chris

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR