Afrique du Sud : Jacob Zuma  privilégie  la voie de la sagesse

Afrique du Sud : Jacob Zuma  privilégie  la voie de la sagesse

La voix de la sagesse a fini par prendre le dessus sur la fierté de l’ex-président sud-africain. En se rendant lui-même aux autorités policières où il s’est constitué prisonnier mercredi 7 juillet 2021,  quelques minutes avant le délai de l’ultimatum à lui fixé par la justice, Jacob Zuma a surpris plus d’uns.

 Ainsi, l’ex-chef d’Etat (2009-2018) a passé sa première nuit en prison sans que la police n’ait eu besoin de l’y contraindre comme cela se dessinait après son refus catégorique de se plier au verdict de la Cour constitutionnelle. Ledit verdict rendu le 29 juin dernier, le condamnait à une peine de prison de 15 mois fermes pour outrage à la justice après avoir refusé de comparaître devant la commission anticorruption en février dernier. «L’ancien président d’Afrique du Sud,  Jacob Zuma, a été placé en détention», a indiqué le ministère de la police sur Twitter. Peu après l’annonce de sa décision «de se conformer à l’ordre d’incarcération», faite par la fondation qui le représente. Il ne s’agit pas d’«un aveu de culpabilité», selon le porte-parole de l’ancien président.

L’histoire retiendra donc, que Jacob Zuma, aura été le premier ancien chef d’Etat de la Nation Arc-en-ciel à être jeté en prison. Scène inédit et historique dans une Afrique du Sud post Apartheid où la corruption, la gabegie et le clientélisme sont les sports favoris des élites issus de l’ANC. Le Zulu boy dont le cas divise ce parti historique mais aussi la société, est symptomatique du malaise dont souffre ce pays. En dépit des nombreux scandales dans lesquels il est plongé, Jacob Zuma n’a rien perdu de son aura. Il reste très populaire auprès d’une bonne frange de ses compatriotes notamment dans sa tribu et beaucoup de jeunes ne jurent que par lui. Ses déboires judiciaires, ces derniers les mettent à l’actif des règlements de compte entre politiques.

C’est du reste, l’argument qu’ils ont brandi au lendemain de sa condamnation et qui avait justifié la levée de boucliers contre son éventuel emprisonnement.

A présent qu’il s’est constitué lui-même, évitant l’humiliation d’une arrestation forcée et d’un bain de sang inopportun, Jacob Zuma prend de la hauteur et épargne son pays d’une autre situation malheureuse. En attendant de savoir le sort qui lui sera réservé dans les autres dossiers en instance, il montre qu’en bon Zulu, il y a des fois où il faut faire prévaloir l’honneur et la dignité sur l’orgueil et l’amour propre.

Davy Richard SEKONE

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