Aides à l’Afrique contre le coronavirus : Même si Godot doit arriver, on ne peut l’attendre !

Aides à l’Afrique contre le coronavirus : Même si Godot doit arriver, on ne peut l’attendre !

Délier rapidement les cordons de la bourse et apporter toute forme d’aide et moyens à l’Afrique dans le cadre de la croisade contre le coronavirus, afin que le continent ne «soit pas une bombe à retardement … un boomrang … que la crise passé en Europe revienne par le biais de l’Afrique». Ce sont là les verbatim de Jean-Yves Le Drian le ministre français des Affaires étrangères, qui se fait  l’écho du président Emmanuel Macron.

Le Drian propose «un paquet financier» pour l’Afrique, dont l’insigne vulnérabilité constitue un danger pour le reste de l’Afrique dans l’après-coronavirus.

Effectivement, dans le cadre de la lutte contre le Covid-19 l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) et l’agence française de développement (AFD) vont mettre en place un dispositif pour appuyer 5 pays francophones (Burkina-Côte-d’Ivoire-Gabon-Mali-Sénégal) d’un coût de 1,5 million d’Euros. Les Centres des opérations de réponse aux urgences sanitaires (CORUS) seront appuyés aussi.

On ne peut que remercier tous ces partenaires, en particulier la France, pour toutes les initiatives. Mais s’il y a une leçon à tirer du Covid-19, c’est que chaque Etat surtout africain, doit profiter pour revoir de fond en comble, son système sanitaire, son personnel (formations, émoluments, motivations…) les moyens hospitaliers, les produits importés, et ceux fabriqués intramuros.

Car indubitablement, il y aura un avant et un après-Covid-19, qui va changer la face du monde (Europe, Amérique, Asie…) et l’Afrique éternel maillon faible devra profiter pour corriger ses failles, et compter sur elle-même en matière de prise en charge sanitaire.

On peut taper sur le Budget du Fonds Sida-paludisme- tuberculose, comme le propose Le Drian, mais ce sera toujours des mesures conjoncturelles, or en matière de santé, ce dont ont besoin les pays africains, ce sont des mesures pérennes, structurelles pour gagner une des batailles essentielles du développement : la santé.

En vérité, même l’OMS ne sortira pas «indemne» de l’après-Covid-19, ni l’Europe, dont 2 de ses membres (Italie et Espagne) sont durement frappés et à peine entend-t-on la rage contenue des Italiens qui se sont un peu sentis abandonnés. On aura constaté que même en vidéo-conférence, les dirigeants européens n’ont pas parlé d’une même voix sur les ajustements budgétaires anti-Covid-19.

Avec Covid-19, les Etats même nantis se «cherchent». Il faut que les Africains, à défaut d’atteindre le niveau de riposte de ces pays, essayent de compter sur eux-mêmes.

Longtemps biberonnées, supportées à bout de bras, les Afriques sont toujours à la traine, et la seule prière aujourd’hui est que les pics épidémiques, adviennent rapidement, et que l’Afrique puisse gérer ce coronavirus (en masques, respirateurs, personnel, accueils hospitaliers). La proposition du ministre français, et toutes les bonnes intentions mettent du baume au cœur des Africains, mais avec ce coronavirus, on ne peut attendre quoique ce soit, d’autant que cette même Europe, est engluée dans la pandémie. Non, on ne peut même pas attendre Godot ! De toute façon  Godot n’arrive jamais.

L’aide doit consister à appuyer un existant solide. L’Afrique doit lutter, faire des réglages et de la prospective, se mettre au travail, et essayer de s’en sortir, elle pourra d’abord compter sur ses propres forces, avant les aides supplétives face au coronavirus par le respect des mesures-barrières pour commencer. Une quelconque attente d’un salut extérieur (qui est la bienvenue) serait illusoire. L’appui extérieur d’accord, mais compter sur soi d’abord.

La REDACTION

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