Alexis Thambwe élu président du sénat en RDC : Tshisekedi tient bon, mais Kabila demeure le maître

Alexis Thambwe élu président du sénat en RDC : Tshisekedi tient bon, mais Kabila demeure le maître

L’armée nationale congolaise a un chef. C’est Félix Tshisekedi. Mais le chef suprême, c’est Joseph Kabila. Le Président de la république se nomme Tshisekedi. Mais «l’autorité morale» est Joseph Kabila. La preuve, le président de la chambre basse du Parlement congolais est issu du Front commun pour le Congo (FCC), sa plateforme. Et pour le confirmer davantage, son ancien ministre de la justice,  Alexis Thambwe Mwamba, est le nouveau président  de la chambre haute, à savoir le sénat. Le dissident Modeste Bahati n’y a rien pu.

Le nouveau patron du sénat est un baroudeur de l’administration congolaise et de sa scène politique. Il a traversé l’ère Mobutu comme administrateur délégué et vice-président du conseil d’administration de la Société minière et industrielle du Kivu (SOMINKI), administrateur à la Société nationale des chemins de fer du Zaïre, actuelle (SNCC), à la Banque commerciale Zaïroise (BCZ), au conseil d’administration des Instituts supérieurs congolais ISP.

Il a aussi goûté à la rébellion avec le Rassemblement congolais pour la démocratie en 1998. Flirtant un moment avec Jean-Pierre Bemba, il a finalement rejoint le FCC pour s’asseoir dans le cockpit du sénat. Et contribuer à assurer une main-mise quasi-générale de Kabila sur la gouvernance Tshisekedi. Cela, en attendant la révélation du nouveau gouvernement.

C’est la coloration de ce dernier «bastion» qui définira si le fils d’Etienne Tshisekedi est un président dans la rigueur du terme ou s’il va être obligé de se comporter comme une Reine d’Angleterre sans réel pouvoir et devant se contenter d’inaugurer les chrysanthèmes.

En réalité, Tshisekedi a-t-il seulement le choix ? C’est plutôt louable de sa part d’essayer de lutter pour ne pas être totalement englouti et noyé par la puissance de son «partenaire».

Contraint de laisser le pouvoir parce qu’étant à la fin du parcours et de la possibilité que lui accordait la Constitution du pays, le fils du défunt Kabila a dû aller puiser dans l’expérience russe pour revenir mettre en musique sa propre recette pour tenter de se rasseoir sur le fauteuil présidentiel, à l’échéance de son successeur Medvedev à la sauce congolaise. Et ce rouleau compresseur est en marche. Il consiste à phagocyter tous les centres de décision (élections provinciales, législatives, nominations gouvernementales et administratives) et laisser au maximum le moins de marge de manœuvre au CACH, la plateforme du président Tshisekedi. En quelque sorte, mettre en place une machine électorale qui ne travaillera que pour son retour au pouvoir.

Il reste à savoir comment Félix Tshisekedi va se sortir de cet engrenage infernal qui ne semble lui laisser aucune chance. C’est à ce moment qu’on saura si le fils du Sphinx a de la ressource. En attendant, il a plus  l’air d’un roi factice que d’un chef d’Etat.

Ahmed BAMBARA

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