Algérie, après la démission de Boutef : Article 7 contre article 102 

Algérie, après la démission de Boutef : Article 7 contre article 102 

A peine Abdelaziz Bouteflika a-t-il remis ce 2 avril 2019 sa lettre de démission au président du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah, que les Algériens se sont mis à protester de plus belle.

Pas lui ! Ont-ils martelé en chœur, car pour les Algériens Boutef parti, il faut du neuf, surtout pas un cacique de la camarilla qui dirigea le pays durant 20 ans. Or une des figures très contestées du système qui est entrain de s’écrouler n’est autre que le même Kader Bensalah, celui-là même qui avalisa, le 3e et 4e mandat du déchu de ce 2 avril 2019.

Egalement, c’est bien lui qui devra assurer l’intérim et conduire la transition conformément à l’article 102 de la Constitution, d’ailleurs, le Conseil constitutionnel a vite fait de constater la vacance du pouvoir, question de revêtir Bensalah de sa toge d’impérium de l’Algérie. Mais les Algériens excipent l’article 7 de la Loi fondamentale qui stipule que c’est au peuple que revient la gestion du pouvoir, c’est à lui de désigner ses mandataires pour diriger cette transition.

Pour les Algériens, il y a un poker menteur dans ces sorties du général Salah et ces mics-macs autour de la démission de Boutef et la formation du gouvernement de 27 membres. Au demeurant, la présence du général Salah dans ce gouvernement de transition est tout sauf clair, et de plus en plus d’Algériens pensent déceler dans cette posture pseudo-républicaine du général, une entourloupe pour sauvegarder un système pourri jusqu’à la moelle. Lui-même doit partir, telle est l’exigence des manifestants.

En clair, il ne revient pas au Conseil constitutionnel de superviser cette période de ni pain, ni mie, propre à toute transition, mais des hommes, hors circuit Bouteflika, à des ‘’vierges politiques’’, à tout le moins, les oiseaux rares qui n’ont pas cédé aux sirènes du pouvoir du «little big man».

A la vérité, les Algériens, ceux qui sont dans les rues d’Alger, d’Oran, de Constantine, de Tizi-ouzou, estiment que de toute façon, le pouvoir qui s’étiole actuellement a tellement piétiné la constitution, qu’il faut une nouvelle et passer à une IIe République.

Une déconstruction de ce système vieux de 20 ans s’impose, c’est ce que veulent les manifestants, qui promettent encore de remettre une couche demain, 5 avril 2019.

Désormais, ce sont les articles 7 et subsidiairement 8, contre l’article 102, c’est-à-dire, la rue contre le système Boutef. Une «débouteflikisation» qui s’avèrera corsée, 20 ans de pouvoir, ne s’effacent pas en quelques jours.

Sam Chris

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