Algérie : Comment la camarilla politique de Boutef compte-t-elle tenir jusqu’au 18 avril ?

Algérie : Comment la camarilla politique de Boutef compte-t-elle tenir jusqu’au 18 avril ?

Après l’ex-ministre de l’agriculture, et député du FLN, Ahmed Ferroukhi puis du n°1 de  l’organisation patronale FCE, Ali Hadad, et bien d’autres caciques de la camarilla politique de Bouteflika, voici que l’une des épines dorsales du système qui régente l’Algérie depuis plusieurs décennies, se rompt :

la puissante organisation nationale des Moudjahidines a coupé le 5 mars dernier, le cordon ombilical qui le liait au célèbre homme à la moustache toujours bien peignée, qui suit un check-up médical en Suisse depuis maintenant une dizaine de jours. C’est un indicateur de taille, car qui dit Moudjahidines dit anciens combattants, ceux-là mêmes qui ont fait le coup de feu pour l’indépendance, donc, des personnalités dont la légitimité font foi et les oukases suivis à la lettre. Un retournement de veste des vétérans de la guerre d’indépendance, puisque le 12 février, ils avaient affirmé leur soutien à Boutef. Pour eux, si leurs placentas sont enterrés en Algérie, et ils ont lutté à mort pour la libération du pays, les relations incestueuses entre des entités du cercle du pouvoir et des hommes d’affaires ripoux qui s’en mettent plein les poches les horripilent, toutes choses qui sont contre les idéaux et anti-principielles de la lutte algérienne pour l’indépendance.

Ce qui les oblige à revenir sur leur promesse de soutenir Boutef et de rétropédaler pour être  leurs compatriotes qui sont dans la rue pour  l’âme du pays. Cette défection des vétérans de la lutte pour l’indépendance est un coup de poignard dans le dos du Cartel qui gouverne l’Algérie, car, la lutte pour l’indépendance, le patriotisme à tout crin ont toujours été les cordes sur lesquelles surfait le cercle du pouvoir. Si une partie de ceux-là mêmes qui constituent les éléments fondamentaux (Moudjahidines) se démarquent, de cette velléité de 5e mandat, c’est que ce n’est même plus un craquellement du pouvoir, mais un début d’implosion. Il n’est pas jusqu’aux femmes en robe, les avocats qui ont enrobé ce désir de 5e bail du perclus de l’hôpital helvétique, et qui veulent battre le macadam devant le Conseil constitutionnel, une façon pour ces auxiliaires de justice, de rappeler aux grands juges qu’ils ont désormais un rôle devant l’Histoire, en ces périodes sombres que traverse l’Algérie.

Diplomatiquement, seuls les Etats-Unis par la voix de son porte-parole, Robert Palladino a indexé les autorités algériennes de na pas brider les aspirations légitimes du peuple, en langage moins enrobé, les manifestations anti-5e mandat sont légitimes.

Quant à la France, elle marche sur des œufs, le Quai d’Orsay s’est contenté de sa politique du ‘’Ni-Ni’’ ni indifférence, ni ingérence, pour la simple raison que depuis les Accords d’Evian, les relations Paris-Alger ont toujours été sensibles et les présidents de la République française se sont succédé sans que cette politique de ni-ni change véritablement. Même si le locataire du Quai d’Orsay, Jean-Yves Le Drian, essaie de sortir de ce corset, en renvoyant, au peuple algérien le choix à faire. Toujours est-il que sur le terrain, le problème pour Boutef et Cie, c’est comment même parvenir à ce 18 avril, jour de vote ? Car, les manif. ne baissent pas, se massifient au contraire, et leur spectre touche de plus en plus de villes et contrées. Et pendant ce temps, l’armée semble veiller au grain, tout en ne rassurant pas, tous les Algériens sachant, que les militaires ne sont pas au cœur du pouvoir, ils sont le pouvoir en Algérie. Une Algérie qui nous a habitué à la dévolution du pouvoir dans des conditions toujours difficiles, par putsch avec Boumediene qui renversa Ahmed Ben Bella, l’assassinat de Boudiaf tué en 1992 et remplacé par Liamine Zéroual. Que se passera-t-il d’ici le 18 avril ? Quel scénario pour 2019 alors que Bouteflika lutte contre son ulcère hémorragique, ses zélotes sont face à l’incandescence de la rue et l’Algérie malade d’un système fossilisé ?

Sam Chris

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