D’abord c’est par un sit-in le 27 septembre dernier que les avocats algériens ont durant une semaine attiré les regards sur une justice jugée vermoulue, qu’ils voudraient plus «indépendante, et respectueuse des droits de la défense».
Brandissant le drapeau algérien et criant des slogans du «Hirak», les auxilliaires de justice ont manifesté contre un incident au cours duquel le bâtonnier de l’ordre a été «humilié» par un juge de la Cour d’Alger.
Abdelamagid Sellini le bâtonnier a eu un malaise, jeudi 24 septembre, suite au refus du tribunal de lever la séance pour des plaidoiries. Mais derrière cet incident, prétexte à ce sit-in et à cette grève, c’est le système judiciaire algérien qui est décrié.
L’Union nationale des ordres des avocats n’a en fait eu de cesse de dénoncer les intimidations et les pressions politiques tant sur certains membres de «Hirak» que sur la justice.
Depuis les incessantes manifs qui ont terrassé le système «Boutef», la justice a été utilisée à double dessein : pour arranger, et pour faire peur ou casser certaines actions.
La décision de rendre, l’activité judiciaire en mouvement-escargot, depuis hier 30 septembre est donc dirigée contre les sempiternels coups de boutoir du politique dans les palais judiciaires. Un mouvement qui n’est pas de bon augure pour le chef de l’Etat, Abdelmadjd Tebboune, qui bat campagne pour un référendum constitutionnel, prévu pour le 1er novembre. Une révision vue d’un mauvais œil par la majorité de la classe politique, et accueillie un peu froidement aussi par l’union des Barreaux.
Le fait d’enrober la robe, par les avocats est donc un coup de semonce à peu de frais aux dirigeants politiques que la justice est la clef centrale de toute démocratie. Pas touche donc quel que soit le motif !
La REDACTION
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