Algérie : Qu’espère encore Bouteflika ?

Algérie : Qu’espère encore Bouteflika ?

Depuis Genève, dans son lit de malade, Abdelaziz  Bouteflika s’accroche. Il se tient à la branche de son pouvoir. Les bourrasques soulevées par les manifestants le secouent, le font trembler dans toutes ses fondations et ses tous ses fondements. Mais il tient bon. Il s’offre même le luxe, hors des frontières de son pays, d’appeler ses concitoyens manifestants à faire attention et à faire preuve de vigilance afin d’éviter se faire « infiltrer » par des fauteurs de « chaos ». Rien que ça !

Pourtant, la vraie et la véritable actuelle source de chaos est bien sa volonté de briguer un cinquième mandat, contre l’avis de ses compatriotes, contre leur volonté et contre leur envie de se débarrasser de cette silhouette d’homme diminué qui tire les ficelles de leur destinée, assis dans un fauteuil roulant, aux prises avec les griffes de l’AVC et luttant contre le poids fragilisant de l’âge. Du reste, nombreux sont les Algériens qui  se sont sans doute posés cette question : est-ce vraiment Bouteflika qui les dirige depuis tout ce temps et même en ce temps présent ?

Quoi qu’il en soit, les piques et les coups contre son vœu de cinquième fusent de toutes parts. Leur objectif : comment empêcher Bouteflika d’être président  à nouveau. Voilà pourquoi l’article 102 est invoqué par les manifestants pour demander au Conseil constitutionnel de l’appliquer afin que la candidature du président « fantôme » soit annulée. Mais la difficulté avec ce processus, c’est que les législateurs ont pris le soin de le verrouiller, de sorte qu’il ne peut être enclenché que par le Conseil constitutionnel lui-même et qu’il faut que les 12 membres qui le composent soient d’accord pour le faire pour que le vœu des manifestants soit exaucé. Or, ces membres sont réputés être proches ou acquis au président sortant. Ce n’est donc pas de ce côté qu’il faudra chercher.

Il est de plus en plus question de reporter le scrutin du 18 avril 2019. Mais cette éventualité profitera à Bouteflika puisqu’il pourra ainsi profiter d’une rallonge à son pouvoir et pourquoi pas, espérer que le vent de mécontentement qui gonfle actuellement les Algériens retombera.

Ce scénario ne milite toutefois pas pour un apaisement du climat en Algérie. La détermination semble être peinte sur la volonté des manifestants et ce vendredi s’annonce fort mouvementé sur le front de la contestation. Qu’espère en fin de compte le président algérien ?

Ahmed BAMBARA

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