Alors que demain 2 août 2019, les Algériens ‘’vendrediseront’’ encore, pour une tabula rasa de tout le système Boutef, y compris le départ du vrai patron du pays, le général Ahmed Gaïd Salah, ce dernier aurait voulu se moquer royalement de la polémiquée. ‘’Instance nationale de dialogue’’ comme de ses premiers patogases de jeune militaire, qu’il ne s’y serait pas : la preuve par le limogeage hier 31 juillet du ministre de la Justice Slimane Brahmi remplacé dans la foulée par le procureur d’Alger Belkacem Zeghmati.
En effet, la veille, 30 juillet, dans une sortie télévisuelle, le général Salah dans un ton calme mais comminatoire, opposait une fin de non-recevoir aux préalables de cette nouvelle instance, qui ne fait pas l’unanimité, loin s’en faut.
Pas question de libérer les détenus arrêtés dans le cadre des contestations, seule la justice est souveraine, pas question de lever les cheick-points qui quadrillent les villes ralentissant les vendredisards, a martelé en substance, le chef d’état-major de l’armée.
Le garde des sceaux congédié a-t-il tendu une oreille attentive aux exigences de l’instance nationale de dialogue ?
A-t-on nommé le réputé intègre Belkacem Zeghmati garde des Sceaux pour continuer à nettoyer les écuries de Boutef ?
Peut-être, mais en attendant, ce discours du n°1 de l’armée, sinon du pays met les points sur les ‘’i’’. Ce tour de vis du général montre clairement, que le président intérimaire Abdelkader Belkacem, n’a pas la réalité du pouvoir, qui plus est vomi par ses compatriotes. Mais en même temps, cette «ligne rouge qui n’admet ni tractation, ni préalable ou diktats» pourrait être un requiem pour le processus transitionnel. Car aller au forceps à une présidentielle sans l’aval du peuple, avec des personnalités du système abhorré ne peut que sécréter un pouvoir bancal.
Du côté du Soudan aussi, malgré un accord à minima, l’armistice de façade n’aura duré qu’un mois puisqu’après la boucherie du 3 juin dernier, avec 127 morts «officieux», 87 «officiels», malgré cette tuerie, le pouvoir a remis ça le 29 juillet, en tuant 5 étudiants à El Obeid. Des morts que l’Alliance pour la liberté et le changement (ALC) ne saurait enjamber pour parler de feuille de route, ni processus et de date d’élections.
Le document constitutionnel, sur lequel les deux veulent s’entendre tiendra-t-il la route ?
L’Association des professionnels soudanais (PAS) qui tient également mordicus à une dévolution du pouvoir aux civils, à une restructuration de la Force de soutien rapide (FSR), suspectée d’être les bourreaux de ces tueries, va-t-elle mettre de l’eau à son moulin ?
Toujours est-il qu’à Khartoum également, les compagnons d’El Béchir ne veulent pas lâcher le pouvoir, ils veulent en être du début à la fin. 30 ans de ce nectar ne s’abandonne pas comme ça. Malheureusement, les Soudanais n’en veulent pas et disent : ça suffit !
La REDACTION
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