Ali Bongo candidat pour un 3e mandat en 2023 : La dynastie des Bongo  va-t-elle s’arrêter un jour ?

 Ali Bongo candidat pour un 3e mandat en 2023 : La dynastie des Bongo  va-t-elle s’arrêter un jour ?

L’information était inattendue et a donc surpris plus d’un. Ali Bongo Ondimba a décidé de briguer un 3e mandat à la tête de la République du Gabon. C’est au cours d’un meeting à Libreville à l’occasion du 54e anniversaire du Parti démocratique gabonais (PDG) que l’actuel président gabonais en a fait l’annonce, le samedi 12 mars 2022.  «Chers camarades, 2023 approche à grands pas. Je serai là avec vous. Pour vous. A titre personnel, j’ai également traversé une terrible épreuve. Aujourd’hui, je l’ai totalement et définitivement surmontée.  La seule issue sera la victoire. Une victoire franche, nette, indiscutable», a lâché l’héritier de feu Omar Bongo Ondimba (ABO).

Pas question donc de passer la main ou de prendre une retraite politique pour Bongo fils. Réélu en août 2016 pour un second mandat, Ali Bongo 63 ans, avait été frappé par un Accident vasculaire cérébral (AVC) deux ans après (août 2018). Après une évacuation sanitaire, il  fera sa première apparition publique une année après (le 17 août 2019) lors du défilé militaire commémorant la Fête nationale du Gabon.

Cette annonce de ABO, très diminué physiquement, repose la problématique de la démocratie en Afrique où plusieurs chefs d’Etat en dépit d’un état de santé précaire s’accrochent au pouvoir et n’entendent pas lâcher prise. Aujourd’hui, Ali Bongo Ondimba est l’illustration parfaite de ce «bémol». Visiblement, il n’est plus à la hauteur de la situation. On a encore en mémoire ces images du successeur d’Omar Bongo devenues virales sur les réseaux sociaux, sur le perron de l’Elysée avec son homologue français Emmanuel Macron en train de chercher un équilibre afin d’éviter une chute et celle de sa visite du 20 mai 2021 à Londres où il avait du mal à se déplacer sous le regard hagard du chef du gouvernement britannique Boris Johnson. Si le ridicule tuait, s’étaient exclamés nombre d’Africains touchés dans leur amour propre par ces images. Mais que nenni, ABO continue sa «marche glorieuse» sans sourciller!

Cette annonce qui intervient à 16 mois de la présidentielle dénote d’un manque de sérénité et une frilosité de ABO vis-à-vis de ses collaborateurs qui piaffaient d’impatience de se voir investis comme dauphin. C’est donc un coup de Jarnac et un pied de nez qu’il vient de faire aux «ambitieux» du PDG. Dans le même temps, cette sortie pourrait attiser les braises de la présidentielle de 2016 qui est restée en travers de la gorge de l’Opposition qui s’estime lésée. D’ores et déjà, le Rassemblement patriotique pour la modernité (RPM) d’Alexandre Barro Chambrier a donné le ton en accusant le PDG de préparer un «holdup» électoral.

Les choses sont désormais claires, Ali Bongo, héritier du clan Bongo n’entend pas quitter le palais qui lui a été légué par son défunt paternel. Les Gabonais sont prévenus. Il faudrait donc plus qu’un AVC ou une élection pour ébranler cette dynastie qui a investi les arcanes du pouvoir depuis des décennies et qui ne semble pas prête à s’arrêter dans ce pays .

Davy Richard SEKONE

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