La ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur, avec à ses côtés le ministre en charge de la Communication, Jean Emmanuel Ouédraogo, s’est entretenue avec les diplomates de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ainsi que des représentants du Système des Nations unies, le mardi 7 février 2023 à Ouagadougou. Cette rencontre visait à présenter la situation sécuritaire du pays, mais aussi échanger sur les allégations de tueries de pèlerins nigérians à l’Est du Burkina. En rappel, le Nigeria accuse la Burkina, d’avoir abattu 16 membres de la confrérie musulmane Tidjanya qui se rendaient au Sénégal pour un pèlerinage (lire page 3). Selon Jean Emmanuel Ouédraogo, du fait de l’accès difficile à la zone où les évènements se sont déroulés, pour l’heure il y a aucune information consolidée. Mais, il a tenu à rassurer que tous les moyens sont mis en œuvre pour faire la lumière sur cet incident.
Après plus de 2 heures d’échanges à huis clos, le ministre en charge de la Communication, Jean Emmanuel a fait le point de cette rencontre aux hommes de médias. Selon ses dires, c’est sur instruction des plus hautes autorités de la Transition que cette réunion s’est tenue. «Les échanges ont porté essentiellement sur la situation nationale, mais aussi sur la nécessité aujourd’hui de pouvoir garder ces canaux d’échanges afin d’éviter toutes formes d’incompréhensions qui pourraient exister dans nos relations», a-t-il déclaré. Pour lui, cela était d’autant plus pertinent après le dernier incident qui s’est produit à l’Est. En effet, il a confié que certaines allégations tendaient à jeter l’opprobre sur nos Forces de défense et de sécurité (FDS), les accusant d’avoir commis certains actes sur des ressortissants nigérians qui partaient pour un pèlerinage. Sur ce point précis, il a avoué que jusqu’à présent, «il y a aucune information consolidée». En effet, selon ses explications, la zone où l’incident se serait déroulé est difficile d’accès. Toutefois, il assure que les Forces de défense et de sécurité (FDS) font tout pour y arriver et mener des recherches nécessaires pour confirmer ledit incident. En sus, il a affirmé que toutes les mesures ont été prises pour savoir avec exactitude ce qui s’est réellement passé, identifier les victimes et éventuellement mener des investigations pour situer les responsabilités. Bien évidemment en collaboration avec le Nigéria.
Mutualiser les efforts pour faire face à l’ennemi commun
Toujours selon le ministre Ouédraogo, il était important aussi d’insister sur le fait qu’ils sont face à un ennemi commun qui fait de plus en plus usage de la perfidie sur le terrain, le tout étant de semer encore plus de discordes. C’est pourquoi, il a réaffirmé la nécessité de dialoguer et mutualiser leurs forces et intelligences afin de déjouer les pièges tendus par les groupes armés terroristes. «Face à ce problème sécuritaire, aucun pays ne pourra s’en sortir tout seul parce que le terrorisme ne connaît pas de frontières», a-t-il averti.
Pour sa part, Tièna Coulibaly, le représentant résidant de la CEDEAO au Burkina Faso a estimé qu’il était important de communiquer lorsque des évènements fâcheux comme ceux-ci surviennent, afin dit-il, de ne pas tomber dans le piège de l’ennemi, qui non seulement tue sans raison, mais en plus s’organise pour créer des conflits et d’opposer les uns aux autres. «Dans ce cas particulier, en plus d’essayer d’opposer les communautés burkinabè entre elles, ils tentent d’opposer le Burkina au Nigéria», a-t-il appuyé. C’est pourquoi, il a salué la présente initiative du gouvernement burkinabè. «C’est lorsqu’il y a une fente dans le mur que le margouillat passe. Justement, cette réunion, c’est le moyen d’éviter qu’il y ait fracture dans le mur et que le margouillat ne passe», a-t-il insisté. Par ailleurs, il a réaffirmé le soutien de tous les pays membres de l’espace par rapport à la situation d’insécurité que vit le pays des hommes intègres.
Pélagie OUEDRAOGO
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