Un nouveau syndicat dénommé Alliance police nationale (APN) a animé le mardi 30 octobre 2018 à Ouagadougou, une conférence de presse sur les motifs de sa création et la situation qui prévaut actuellement au sein de la police nationale burkinabè. A vrai dire, on sentait la chose venir depuis qu’entre l’UNAPOL et la hiérarchie, le torchon brûlait.
Depuis son arrivée à la tête du Ministère de la sécurité, le personnel de la police nationale ne fait que perdre le moral. C’est à ces mots que le Secrétaire général (SG) du nouveau syndicat dénommé Alliance police nationale (APN), Yitouro Somé s’est adressé au ministre en charge de la sécurité, en la personne de Clément P. Sawadogo. En effet, ce nouveau syndicat de la police nationale a animé le mardi 30 octobre 2018 à Ouagadougou, une conférence de presse pour se présenter à la presse nationale, tout en déclarant que l’UNAPOL aujourd’hui, ne répond plus à leurs aspirations. Cette nouvelle alliance a également dénoncé un certain nombre de manquements qui ne permettent pas au personnel de mener à bien leurs missions sécuritaires, dans ce contexte actuel d’insécurité. Ce sont entre autres, le manque criard de matériels adéquats, notamment des blindés et des armes sophistiquées pour l’accomplissement de ses missions, des affectations arbitraires que reprochent le SG et ses camarades de l’APN, au ministre Clément P. Sawadogo. Selon M. Somé, ce sont d’ailleurs ces réalités qu’ignore leur ministre de tutelle, qui occasionnent et continuent d’occasionner des lourdes pertes de vies humaines des policiers ainsi que des autres forces sur les champs de bataille. «Monsieur le ministre, nos collègues tombés sur le champ de bataille ne reposent pas en paix, leurs esprits nous hantent et nous l’espérons pour vous aussi. Leurs familles sont des laisser-pour-compte. Toute chose qui sape le moral de la troupe dans l’exécution des missions», a-t-il déploré. Parlant d’affectations arbitraires, le SG de l’APN affirme que certaines affectations dénommées «sanctions», ciblent des policiers jugés actifs dans la crise qui a secoué l’ONI et l’UNAPOL. La situation de la grille indemnitaire n’a pas été en reste de cette communication avec les hommes des médias. Sur ce, il est également noté l’absence remarquable du décret sur la grille indemnitaire constituant un obstacle dans le reversement total des policiers dans leur nouvelle situation, a confié, le conférencier. A l’endroit du Directeur général (DG) de la police nationale, en la personne de Jean Bosco Kiénou, l’APN qualifie sa gestion de chaotique, calamiteuse, revancharde et mafieuse. Pire, le DG de la police nationale est accusé de tous les maux par M. Somé et ses camarades : «Le rêve de l’ensemble des policiers à un changement positif et d’une unité entre tous les policiers s’est transformé en cauchemar, avec l’aggravation des vielles pratiques telles que la division, le pillage des frais de missions des éléments, le manque de transparence dans la gestion du Service payé (SP), les affectations qui ne suivent aucune règle en matière de gestion du personnel….». A cela s’ajoute son ingérence dans la vie de l’UNAPOL qui selon cette alliance de la police nationale a conduit à un clivage entre les policiers et le commissaire principal de police Zongo Armiyaho. «Vous avez contribué à assombrir l’espoir naissant de la police nationale et nous estimons que vous n’êtes plus l’homme de la situation», a martelé Somé Yitouro. Interrogé sur les raisons de la création de cette nouvelle alliance, le conférencier du jour estime que l’UNAPOL qui est censée défendre les intérêts des policiers, se trouve de nos jours dans une de confusion totale et ne fait plus l’unanimité. «Ceux qui sont au-devant de l’UNAPOL aujourd’hui, ne répondent plus aux aspirations des policiers que nous sommes», renchérit M. Somé. Qu’à cela ne tienne le nouveau mouvement syndical dont le bureau national est pour l’instant composé de onze (11) membres attend les jours à venir installer leurs délégués régionaux et les points focaux dans les différents services, a conclu le SG Somé.
Mamadou BENAO
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