Alpha Condé a son double scrutin : Et maintenant, qu’en fera-t-il ?

Alpha Condé a son double scrutin : Et maintenant, qu’en fera-t-il ?

C’est un corps électoral expurgé des 2,5 millions de doublons divers ( du moins selon la CENI et le gouvernement) dénoncés par les experts de la CEDEAO qui s’est donc rendu dans les isoloirs hier 22 mars pour élire des députés et dire oui ou non au référendum constitutionnel.

5 millions d’électeurs en principe pour ce double vote, dont l’un est tellement querellé que l’opposition et le FNDC l’ont boycotté.

Deux scrutins en un sur fond de violences avec des bureaux de vote caillassés, des autodafés de matériels électoraux, et des algarades physiques entre forces de l’ordre et opposants, des boutiques brûlées notamment hier, dans les quartiers Bambeto, Coza, Hamdalaye, Sonfonia acquis à la cause de l’opposition où des barricades et des pneus brûlés étaient visibles.

Atmosphère très surchauffée également à Ratoma, Dar-es-Salam et Lambanyi où jeunes de l’opposition et pandores se sont affrontés. Des tirs sporadiques ont été entendus également.

A l’intérieur du pays, particulièrement à Mamou au centre, Boké à l’Ouest et dans la Guinée forestière, à N’Zerekoré, des courses-poursuites entre forces de l’ordre et boycotteurs ont eu lieu. C’est sûr, ce n’est pas des jours tranquilles en Guinée. Surtout après la mutinerie de vendredi survenue au camp Alpha Yaya.

Est-ce des jeunes conscrits en mal de paie qui ont manifesté leurs sautes d’humeur ? Peut-on lier cette mutinerie à la situation politique

Le Bataillon spécial de Conakry (BSC) qui a ses quartiers dans ce casernement d’où sont partis dans le passé, mutineries (2, 3 février 1996) et coup d’Etat (23 décembre 2008 ayant porté Dadis au pouvoir) est un corps d’élite, même s’il ne représente pas la majorité de la grande muette

. Le chef de l’Etat a fait une sorite télévisuelle, minimisant le fait. Certes, dans la foulée, le président Alpha Condé a rencontré la haute hiérarchie militaire qui lui a renouvelé sa loyauté. Mais ça ne fait pas serein, une mutinerie à 48 heures d’un vote aussi  crucial que celui d’hier 22 mars. Alpha Condé a son scrutin à présent  qui s’est déroulé à huis-clos, puisque ni les observateurs de l’UA, ni ceux de l’OIF, encore moins de la CEDEAO, n’y ont participé, arguant que le fichier gros et corrompu de plus de 7 millions d’électeurs n’a pas été rendu transparent et honnête, par le biffage des 2,5 millions de surplus.

Condé aura son parlement monocolore, il aura son «Oui» massif à son référendum constitutionnel, mais cet aval référendaire devra se traduire sur le terrain.

Comment?

Va-t-il se représenter pour un 3e mandat ?

Prendra-t-il les Guinéens et le monde à rebrousse-poil en n’étant pas candidat à sa propre succession ?

Tout est-il accompli en Guinée ? Et maintenant que se passera-t-il ? Quelle stratégie pour le FNDC ? Les jours à venir, le pays de Sekou Touré fera parler de lui, c’est sûr ! .

 La REDACTION

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