An 1 reprise coopération Burkina/Chine : L’ambassadeur Li Jian  fait le bilan

An 1 reprise coopération Burkina/Chine : L’ambassadeur Li Jian  fait le bilan

Une année après le rétablissement des relations diplomatiques entre le Burkina Faso et la Chine, quel bilan peut être fait ? L’ambassadeur de la Chine au Burkina Faso, Li Jian, a entretenu les journalistes sur cette question au cours d’une conférence de presse, tenue le jeudi 23 mai 2019, à Ouagadougou dans sa résidence. Il ressort de cette rencontre, que les objectifs de la coopération ont été atteints.

La commémoration de l’an 1 de la reprise des relations diplomatiques entre le Burkina Faso et la Chine débutée au mois d’avril, avec le lancement d’une série de films chinois sur la Radio-télévision du Burkina (RTB), la réunion de la banque Société générale et des fonctionnaires du gouvernement dont des ministères comme celui des Infrastructures, de l’Energie et aussi les promoteurs des entreprises chinoises installés sur le territoire burkinabè. Ces entités ont été réunies autour d’un atelier qui leur a permis de discuter des débouchés des financements pour les grands projets chinois à réaliser au Burkina Faso. Le troisième évènement était d’envergure intellectuelle qui a eu lieu le 14 mai 2019 et il s’est agi d’un séminaire sur les relations bilatérales. Il y a eu aussi la journée de l’intégration africaine qui s’est déroulée au sein de l’Institut africain de management (IAM) et la Chine était le pays invité d’honneur. Le clou final de cette célébration se déroulera ce dimanche 26 mai 2019, avec une grande réception à l’hôtel Laico.

Bilan du rétablissement de la coopération

Durant les 12 mois derniers, beaucoup de projets ont été réalisés ainsi que des échanges de haut niveau. Exemple : la visite d’Etat effectuée par le président Roch Kaboré en septembre dernier qui a été une première en 24 ans, et d’où a résulté la signature d’un accord cadre de 3 ans. La deuxième grande visite a été celui du président de l’Assemblée nationale burkinabè qui fut historique car c’était la première fois que le président de l’hémicycle burkinabè met les pieds en Chine de façon officielle. «Parlant de visites qui ont été toutes aussi fructueuses, il y a celle effectuée par notre vice-premier ministre juste après la signature de l’accord de rétablissement des relations diplomatiques. Il y a eu aussi la venue du conseil d’Etat, ministre des Affaires étrangères. Pendant le séjour du ministre, il a été projeté des coopérations substantielles pour amener des supports bilatéraux, régionaux et au sein des Nations Unies», explique l’ambassadeur chinois. Et de préciser, qu’en une année il y a eu au moins 10 000 sorties et entrées de Burkinabè en Chine, ce qui était inimaginable il y a de cela plus d’une année. «On dénombre aussi 50 délégations chinoises venues au Burkina pour concrétiser des projets bien dégagés par les chefs d’Etat. Nos échanges commerciaux pour l’année 2018 s’élèvent à plus de 100 millions de dollars. On peut dire de cette première année de coopération que les objectifs étaient vraiment atteints», souligne-t-il.

«Nous ne voulons pas de conflit avec les Etats-Unis, mais nous ne le craignons pas»

Se prononçant sur la guerre commerciale à laquelle l’on assiste depuis un certain temps entre la Chine et les Etats-Unis, le diplomate chinois dira que «ce n’est pas seulement une action ou bien une démarche déloyale pour réprimander le développement d’une société chinoise sur le marché, mais dans l’ensemble c’est plutôt un affrontement entre le courant de la poursuite de la mondialisation et contre la mondialisation». Selon lui, c’est une lutte entre le multilatéralisme et l’unilatéralisme. Et de souligner que le gouvernement chinois ne veut pas la guerre. Pas de conflit entre la Chine et les Etats-Unis, car ils sont les deux premières puissances du monde. «La guerre économique entre nous, va engendrer des effets au niveau mondial, ce qui signifie que si ce conflit ne peut pas être évité, il va endommager l’environnement économique mondial. Nous ne voulons pas de ce genre de conflit, mais nous ne le craignons pas. Jusque-là, notre gouvernement a toujours montré une attitude très ouverte à l’égard de notre partenaire américain et on espère la poursuite des négociations pour des conclusions profitables à tous les pays», laissera entendre M. Jian.

La contribution de la Chine au plan sécuritaire

Présentement, le sujet de la sécurité préoccupe tous ceux qui vivent au Burkina Faso, et même au niveau mondial, et la Chine n’est pas sans le savoir. «Avec notre ministre des Affaires étrangères, on avait promis de contribuer à l’augmentation des capacités anti-terroristes du gouvernement burkinabè, cela à travers la formation des officiers militaires avec un programme continu selon les demandes de vos bases. En deuxième position, nous soutiendrons la présidence burkinabè du G5-Sahel, avec déjà une contribution de 500 000 dollars au Secrétariat permanent de l’organisation et un million de dollars pour la présidence burkinabè. Troisièmement, nous avons toujours soutenu la position du G5-Sahel au niveau des Nations Unies», fait savoir le principal orateur de la conférence de presse.

A quand l’établissement des visas chinois au Burkina ?

«L’installation dans laquelle nous sommes présentement est une location, un bâtiment provisoire. Mais nous sommes en train de construire un local où sera installé un service consulaire pour les Burkinabè, cela sera fait avant la fin de l’année et pourra faciliter le déplacement des Burkinabè en Chine», s’exprime le diplomate. Et d’expliquer que présentement pour un Burkinabè qui aimerait avoir le visa, il y a l’intermédiaire qui est le point focal qui se charge de collecter le dossier et de la déposer auprès de l’ambassade de la Côte d’Ivoire. Il est aussi possible de l’obtenir à partir des ambassades du Bénin et du Ghana.

Larissa KABORE

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