L’appel au boycott de Guillaume Soro ne reçoit pas un écho favorable au sein des mouvements et partis qui lui sont proches. Alain Lobognon, présenté comme un fidèle parmi les fidèles de l’ex-président du parlement ivoirien, en détention depuis plusieurs mois à la prison centrale d’Agboville, a déposé son dossier de candidature aux élections législatives du samedi 6 mars 2021 en dépit des appels au boycott de son leader en exil.
Le député emprisonné et candidat à sa propre succession a déposé son dossier de candidature ce samedi 16 janvier 2021 au siège de la Commission électorale indépendante (CEI). Candidat indépendant dans la circonscription électorale de Dahiri-Fresco-Gbagbam, Alain Lobognon a choisi comme colistier, Nana Koffi, anciennement son adversaire au scrutin législatif de décembre 2016. «La candidature du Ministre Alain Lobognon et de Monsieur Nana Koffi est un appel à toute la classe politique ivoirienne, à la solidarité et à l’humanisme», apprend-on.
Alain Lobognon prend ainsi à contre-pied Guillaume Soro et ses camarades de GPS qui militent plutôt en faveur d’une non-participation de l’opposition à ces élections, au risque de «légitimer» le troisième mandat présidentiel du président Alassane Ouattara. Cette décision du député de Fresco, qui pourrait dans les jours à venir inspirer d’autres responsables du sérail de Soro, est vue comme un pied de nez et une défiance envers l’ancien chef rebelle et son mouvement Génération et peuples solidaires (GPS) qui se craquelle.
Selon Mme Amira Lobognon, son épouse, le député sortant de Fresco joue plutôt la carte de la «constance» et va à ces élections sous la bannière indépendante, comme ce fut le cas en décembre 2016. Pour elle, son époux n’a pas trahi Guillaume Soro. Sauf que cette fois, Alain Lobognon conduit la liste «Lumière et espérance». Comme Pascal Affi N’Guessan, fraîchement remis en liberté par les autorités ivoiriennes, après 7 semaines de détention pour sédition contre le régime Ouattara, Alain Lobognon continue de bénéficier de la «présomption d’innocence», même s’il reste détenu.
La rédaction
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