Application de l’IUTS : La coalition syndicale maintient meeting et grèves

Application de l’IUTS : La coalition syndicale maintient meeting et grèves

Un mois de mars 2020 qui promet d’être doublement chaud. Climatiquement et socialement. En effet, hier mardi 3 mars 2020  lors d’un point de presse, la coalition syndicale du Burkina maintient toutes ses activités anti-application de l’IUTS: meeting le 7 mars, débrayage du 16 au 20 mars. Bassolma Bazié, le SG de la CGT-B rassure qu’il ne s’agit pas d’une lutte entre Burkinabè, mais contre une mesure inique.

Suite au constat de l’effectivité de l’application de l’IUTS sur les primes et indemnités des agents publics en fin février dernier, une cinquantaine d’organisations syndicales du privé, du parapublic et du public regroupées en Assemblée générale (AG) ont décidé d’organiser la lutte pour la défense du pouvoir d’achat, des libertés et de la bonne gouvernance. Face à la presse hier matin, les syndicats sont revenus sur les frappes stratégiques, chirurgicales et précises qui avait été annoncées.

une marche meeting le samedi 7 mars 2020 sur toute l’étendue du territoire national ;

une grève générale de 120 heures du 16 au 20 mars 2020 ;

une marche-meeting le mardi 17 mars 2020 sur toute l’étendue du territoire national ;

de nombreuses actions sectorielles.

«Cette plate-forme est juste et appropriée parce qu’au-delà de l’IUTS, le pouvoir du MPP cherche à reléguer au second plan les questions essentielles en lien étroit avec la faillite de sa gestion», foi du porte-parole des syndicats, Bassolma Bazié.

De ses dires, si on en est là, c’est parce que le gouvernement, criant au manque de ressources, a choisi de s’attaquer aux travailleurs dont les revenus sont à nu. «Pendant qu’il pressure les pauvres travailleurs, il se montre au contraire complaisant envers les acteurs des secteurs à fort potentiel fiscal tels que le foncier, l’or, les télécommunications, les banques et ferme les yeux sur de multiples malversations dans la gestion des ressources publiques». A titre illustratif : les Restes à recouvrer (RAR) que les entreprises doivent à la DGI s’élèvent à plus de 400 milliards, plus de 600 milliards de détournements mis à nu par les enquêtes parlementaires sur le foncier et dans le secteur minier en 2016, la fraude sur la TVA fait perdre des centaines de milliards par an, etc. «Voilà autant de pistes pour renflouer les caisses de l’Etat. Aussi faudrait-il que les dites ressources soient gérées de manière vertueuse au profit des travailleurs», a souligné le SG de la CGT-B.

Lors de la phase question, Bassolma Bazié a confirmé avoir reçu une correspondance de la ministre Marchal qui demandait de surseoir à la marche-meeting du 7 mars prochain pour permettre aux femmes de suivre un panel entrant dans le cadre des activités du 8-Mars. Il a d’abord commencé par demander aux gouvernants de s’instruire davantage. Pour lui, c’est parce qu’elle ignore l’origine et le contenu de la journée de la femme qu’elle dit cela. A en croire les conférenciers, la ministre devrait réfléchir par deux fois avant de demander aux syndicats de surseoir à leur activité parce que les femmes doivent se réunir pour rencontrer le chef de l’Etat.

«Son parti le MPP tient son congrès les 6 et 7 mars pourquoi cette rencontre n’est-elle pas reportée ?», se sont-ils interrogés. Les syndicats ont invité chacun à regarder très bien là où il a mis ses pieds car la marche de l’hyène : un pied à gauche, un pied à droite ne sera plus tolérée. «Nous n’allons plus donner des espaces aux gens pour venir dire qu’ils s’étaient trompés comme cela l’a été autrefois avec l’article 37». En ce qui concerne les textes de la Constitution, M. Bazié a invité le gouvernement à bien les lire et à ne pas sauter les articles.

Le SG du SYNAFI, Mohamed Sawadogo est revenu sur la rumeur selon laquelle les fonctionnaires ne payent pas leurs impôts. Selon lui, si le gouvernement dit que les fonctionnaires ne payent pas l’impôt, c’est que le président et les ministres ne payent pas l’impôt, car ce sont des fonctionnaires. «Actuellement moi en tant qu’agent de catégorie A je paye près de 173 500 l’année. N’est donc pas malhonnête de dire que les fonctionnaires ne payent pas l’impôt».

Il a par ailleurs invité les travailleurs à se réveiller car la remise à plat des rémunérations est un cinéma. Il a prévenu les travailleurs qu’en voulant répondre aux exigences du FMI en prélevant  l’IUTS, le gouvernement va en venir à la suppression des métiers de chauffeurs et d’agents de liaison comme le prévoit le FMI. «Si on se laisse aller sur cette question d’IUTS on va arriver à la suppression de certains postes», a indiqué le SG du SYNAFI.

Aline Ariane BAMOUNI

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR