Après Aïvo, 20 ans de prison pour Reckya Madougou : Quand Talon écrase ses opposants au Bénin

Après Aïvo, 20 ans de prison pour Reckya Madougou : Quand Talon écrase ses opposants au Bénin

 Après  le constitutionnaliste Joël Aïvo qui a écopé de 10 ans pour propos séditieux, c’est-à-dire d’avoir affirmé qu’il y aura alternance à la présidentielle d’avril dernier, c’est autour de Reckya Madougou, ex-garde des sceaux du Bénin et conseillère spéciale du président togolais Faure Gnassingbé de prendre la direction de la prison d’Akpro-Misserété pour un séjour de 20 ans.

C’est la lourde sentence qu’ont prononcé les juges de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), trouvaille du locataire du palais de la Marina pour assainir l’univers économique et social.

Problème : depuis son accession au pouvoir, ceux que la CRIET envoie dans les donjons, sont en particulier des opposants au président Talon, sauf ceux qui ont pu fuir tel Sébastien Ajavon ou Pasacl Koupaki …

Quelles sont les preuves que Reckya a donné 15 millions au colonel de gendarmerie, Ibrahim Touré via un intermédiaire pour assassiner le député Rachida Badamassi et le maire Charles Toko à Parakou ? Aucune !

Car si l’illustre belle reprouvée de Porto-Novo a bel et bien remis les sous à quelqu’un, c’était destiné à des activités politiques et non de déstabilisation. Après donc 9 mois déjà derrière les barreaux de Misserété, Reckya Madougou s’en retourne de par la volonté de la justice, laquelle selon tous les indicateurs est parée des atours d’une justice vermoulue, aux ordres du prince.

Aux lendemains de la présidentielle, et de celle de sa victoire, interrogée sur le cas Madougou par nos confrères de France 24 et RFI, le président Talon, bien que prenant des précautions pour qu’on ne dise pas que la justice est l’instrument du pouvoir pour mettre opposants au pas, il a néanmoins laissé paraître qu’il va sévir contre Madougou, faisait allusion aux «mallettes d’argent transportées par elle à partir d’un pays voisin (le Togo) pour déstabiliser le Bénin». Quand on sait que la condamnée est une conseillère du président Faure Gnassingbé, ce dernier appréciera.

N’empêche, la sentence de Reckya Madougou (avec celle de Joël Aïvo) sonne selon tous les avocats, Me Antoine Viel qui a préféré quitter la salle à Me Dosso, cette sentence est «un déni de justice, avec une absence de procédure qui ne pouvait aboutir aucunement à quelque-chose de judiciairement concluant».

Ce vendredi 10 décembre 2021, avec l’issue fatale du procès Madougou, marque la poursuite de la traque des opposants qui a débuté depuis 2019, avec la condamnation de Sébastien Ajavon à 20 ans de prison lequel a dû son salut qu’à un exil forcé en France.

L’emprisonnement des opposants et tous les ennuis qu’ont eu et ont ceux qui ne sont pas d’accord avec Talon, déteignent sur le Bénin dont la démocratie est désormais bariolée, par le bâillon et la cravache judiciaire.

On attendait pourtant mieux de Talon, lui le milliardaire, qui a subi un peu de ce qu’il fait aux autres actuellement. Comme quoi, les hommes politiques n’apprennent jamais des autres. La démocratie de l’ex-quartier latin a pris un coup car les libertés d’expression d’opinion se sont rétrécies comme peau de chagrin. Dommage.

La REDACTION

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR