Après Goma, cap du M23 sur Bukavu : Duel entre deux hommes qui ne se sont jamais aimés au fond !

Après Goma, cap du M23 sur Bukavu : Duel entre deux hommes qui ne se sont jamais aimés au fond !

Personne n’aurait parié en 2015, lorsque Corneille Nanga, président de la CENI congolaise proclamait les résultats des élections générales qu’une dizaine d’années plus tard, il se transformerait en rebelle, pour fonder l’Alliance fleuve Congo ? On ne sait pas ce qui s’est passé est lui-même et Félix Tshisekedi mais à l’évidence, une brouille devenue rancune tenace née entre les 2 hommes.

En tout cas, allié au M23, Corneille Nanga et Bertrand Misimwa, patron de la rébellion, ont animé une conférence de presse ce 30 janvier 2025, à Goma, et l’ex-patron de la CENI n’ont pas fait mystère de leur déni de faire tomber Félix Tshisekedi.

«Si c’est moi qui ai créé le monstre, c’est à moi de le faire partir…», a martelé à l’occasion Corneille Nanga dans ses habits d’opposant rebelle. L’apparition de ce monsieur qui a été au cœur du pouvoir congolais, qu’on soupçonne d’avoir été au centre d’un arrangement politique Kabila-fils-Tshisekedi, et sa proximité avec le patron du M23, met en lumière l’opposition frontale et irréductible de 2 hommes qui ne se sont pas trop bien entendus depuis des années !

Deux présidents, deux visions qui s’emboitent difficilement. D’un côté, le Rwandais qui, par la poudre et le canon, a mis fin au génocide des Tutsis et Hutus modérés, par une longue marche de Kampala à Kigali, qui a hissé son pays au pinacle d’un modèle de développement envié, mais qui se moque de la démocratie à l’occidental comme son premier treillis ! Un «warrior», qui ne s’est d’ailleurs pas empâté par le pouvoir et qui a « externalisé » ce qu’il sait faire le mieux entre autres : la guerre.

De l’autre, Félix Tshisekedi, élu et réélu à la régulière même si des suspicions de «deal» entourent la première présidentielle, fils d’un opposant historique, le «Sphinx  de Limete», dont le parti (UDPS) l’a adoubé, pas guerrier du tout, qui pensait peut-être à un 3e mandat dont d’ailleurs, il en traçait les linéaments. Sans entrevoir,  que  ce second mandat sera très difficile à cause de Goma, même s’il dénonçait cette sempiternelle bataille à l’Est de son pays.

C’est une guerre entre 2 personnalités, issues des Grands-Lacs, une guerre comme il y en a eu tant d’autres dans le monde et dans le passé entre des chefs, lesquels pour une peccadille ou pour du sérieux, se sont déclarées la guerre pour le malheur de leurs pays ou de leurs peuples.

En l’espèce, comme déjà dit dans nos précédentes éditions, c’est un petit Rwanda aguerri, avec une armée redoutable qui s’est attaqué au pays-continent la RD Congo, qui possède aussi une armée, la MONUSCO, les Wazalendo-VDP mais qui a ahané à bouter hors le M23 et les RDF rwandaises ! La RDC est sur la défensive, le Rwanda sur l’offensive !

Le sommet de la SADC, tenu ce 30 janvier qui a accouché d’une souris et celui qui sera couplé à celui de l’EAC devrait donc œuvrer à asseoir Tshisekedi et Kagame autour d’une table, quitte après à appeler certains parrains à la rescousse, ceux qu’on nomme pudiquement Communauté internationale.

La guerre à l’Est de la RDC sera circonscrite, si ces parrains daignent s’en mêler avec un face-à-face Tshisekedi-Kagame. A quel degré ? Contre quoi en échange ? Nul ne le sait aussi .

La REDACTION

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