Après le Burkina Faso, rétablissement de la double imposition pour la France par le Mali et le Niger : L’AES et la Russie s’installent, Exit les missions et intérêts français et occidentaux 

Après le Burkina Faso, rétablissement de la double imposition pour la France par le Mali et le Niger : L’AES et la Russie s’installent, Exit les missions et intérêts français et occidentaux 

A la vitesse grand «V», c’est ainsi qu’on pourrait qualifier, les mesures musclées prises à l’encontre de l’Occident plus particulièrement contre la France. Au lendemain du renvoi de 2 structures de l’UE (EUCAP et EUMPM) par les pouvoirs militaires du Niger, hier 5 décembre 2023, le Niger et le Mali ont rétabli la double imposition avec la France, 4 mois après le Burkina Faso. Que dit grosso modo, cette double imposition ramenée au goût du jour par le Mali et le Niger à la suite du Burkina ?

Les entreprises et les citoyens français payaient des impôts à la France sur les revenus qu’ils gagnaient au Mali et au Niger et étaient exemptés de nombreux éléments fiscaux dans ces 2 pays. C’est une Loi qui permettait aux multinationales françaises d’avoir des avantages comparatifs.

Désormais, depuis ce 5 décembre 2023, cet accord d’exonération fiscale saute et «l’évitement» qui avait cours au Mali et même «l’élimination» en la matière au Niger, sont rétablis au grand dam des Français.

Terminés également les échanges d’informations et de collaboration des administrations pour le recouvrement des recettes fiscales (impôts). Les 2 pays indexent la «défiance de la France» mais aussi le caractère déséquilibré de cet accord. C’est la fin d’une époque coloniale, est-on tenté de dire puisque ces conventions dénoncées par le Niger et le Mali sont cinquantenaires. Evidemment, ce sera aussi corsé pour les Maliens et Nigériens de la diaspora en France, ou les entreprises qui externalisent leurs filiales.

Encore donc un signal fort du désamour avec la France entre ces 3 pays réunis désormais par une communauté de destin au sein de l’AES. Et même la coupure progressive du cordon avec les Occidentaux avec la rupture au Niger avec 2 entreprises de l’UE. On en sait un peu plus sur la fin de missions des 2 structures européennes au Niger, dictée par le CNSP, ce 4 décembre 2023.

D’abord, l’EUCAP Sahel Niger, mission civile s’il en est forte de 120 membres, vieille de 10 années, qui a formé «20 000 éléments des forces de sécurité du Niger», selon le patron de la diplomatie européenne, Joseph Borell.

Ensuite, l’EUMPM en activité seulement, il y a moins de 12 mois, apportait un appui dans la lutte contre le terrorisme ! L’UE «regrette cette décision prise par la junte qui renvoie ces missions l’EUCAP et l’EUMPM du Niger et dit qu’elle tirera toutes les conséquences opérationnelles qui s’imposent».

Cette sorte de balise des présences surtout européenne, intervient après le départ des 1 500 soldats de l’ex-Barkhane, qui s’étaient redéployés au Niger. Mais, c’est surtout l’affirmation in concreto du changement de partenaires, prôné au Niger, au Burkina et au Mali.

Concomitamment à cet oukase enjoignant les 2 organisations européennes de plier bagages, on a vu l’arrivée la veille du vice-premier ministre de la Défense russe le colonel -général Evkurouv Lunus-Bek à Niamey et moins de 2 semaines après cette exigence matricielle de l’UE d’élargir l’ex-président élu Mohamed Bazoum.

Cet énième épisode d’une séparation de corps entre la France-l’UE et le Niger qui s’est ébranlé depuis le 26 juillet 2023, date de l’avènement du général Tiani au pouvoir, cet accès de divorce intervient également au lendemain du départ du Niger et du Burkina du G5-Sahel.

Mais surtout, en déclarant l’EUCAP et l’EUMPM indésirables au Niger, les autorités militaires foncent souqué ferme, vers la mer noire, plus précisément vers la Russie, ce nouvel allié qui a le vent en poupe au Sahel, notamment dans la confédération en esquisse, que sont le Burkina, le Niger et le Mali. Au demeurant, cette rupture avec l’UE via ces 2 structures, a été marquée ce 4 décembre par le paraphe de plusieurs accords de coopération cadre avec le pays de Poutine !

Une lecture en creux de ces actes de bravade, défiance et divorce montre l’installation de la Russie via Wagner, mais aussi, une géopolitique axialement antifrançaise et antieuropéenne, que pousse à la roue la Russie qui en tire l’usufruit !

Petitement, mais à grands renforts d’actes tonitruants et significatifs, l’AES s’installe. Une AES, qui déborde sa sphère de simple organisation simplement militaire pour s’afficher résolument, conformément au conclave des ministres des Affaires étrangères de ces 3 pays le 1er décembre dernier,  comme un instrument de géopolitique, un instrument militaro-diplomatique, pour 3 Nations dirigées par des soldats désireux d’imprimer un nouvel ordre sous régional. Les «3 D» (Défense-Diplomatie-Développement) en seront les chevaux de bataille. L’AES et la Russie donc s’implantent, Exit les missions et intérêts français et occidentaux, désormais repoussoirs des transitions militaires qui se sont érigées en de nouveaux hérauts anticoloniaux ?

La REDACTION

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