48 heures après que les 2 illustres audienciers ont été reçus à Kosyam par le chef de l’Etat, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, JBO s’est envolé hier pour Abidjan en vue de rencontrer l’autre président déchu lors de l’harmattan politique de fin octobre 2014 : Blaise Compaoré.
C’est évident maintenant que l’ex-médecin commandant qui dirigea la Haute-Volta de 1982 à 1983 est le médiateur dans cette crise dans la crise, en vue de rapprocher certains Burkinabè. A savoir ces grandes retrouvailles pour construire le pays ensemble, après ces années troubles qui durent jusqu’à présent.
Dans la capitale économique de la Côte d’Ivoire, JBO tentera ce que beaucoup ont essayé, sans y parvenir apparemment celui de convaincre l’ancien deux ex machina politique du Burkina des années 90-2000 de rentrer au bercail et de participer à cette réconciliation nationale, qui prend depuis quelques temps l’aspect d’un serpent de mer.
De sources introduites, Blaise Compaoré n’est plus contre, sauf qu’il reste la question de sa condamnation à perpète dans le dossier Thomas Sankara. Comment enlever ce glaive de la justice qui pend sur sa tête ? Sans doute, Damiba et JBO en ont parlé, et l’option pourrait être la grâce présidentielle, que récusent déjà des hommes de droit et des Burkinabè qui affirment que Damiba ne saurait gracier Blaise, car son pouvoir n’est pas issu des urnes. Pour eux, un putschiste ne saurait absoudre un condamné par une grâce qu’il ne détient pas !
Ce qui est certain, c’est qu’on semble s’acheminer vers l’opérationnalisation de cette catharsis tant attendue, car personne ne viendra réconcilier les Burkinabè à leur place.
C’est la politique qui a divisé, c’est par là qu’il faut colmater
Et comme cette fracture a été d’abord politique, c’est par là qu’on devra colmater les brèches, puis suivront d’autres actes pacificateurs, car il n’y a pas que les exilés qui ont souffert des violences politiques et autres. Des Burkinabè anonymes ont beaucoup payé dans cette bagarre politique ces 10 dernières années et même avant !
Le ministre en charge de cette cohésion sociale, Yéro Boly, devrait aussi avoir un rôle à jouer, car la réconciliation est très dense, mais indispensable. Si l’on part du fait même que notre «terrorisme» est en partie une fièvre communautaire à laquelle sont venus se greffer d’autres problèmes, il faut souhaiter que les partisans du triptyque «vérité-justice et réconciliation, de l’entente directe», ou autre solution réparatrice se retrouvent pour fumer le calumet de la paix. A un certain moment, il faut savoir tourner la page sombre d’un pays et passer à autre chose.
La REDACTION
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