Après le discours de Bensalah : Que nous réserve le ciel algérien ce 5 juillet ?

Après le discours de Bensalah : Que nous réserve le ciel algérien ce 5 juillet ?

L’Algérie est-elle au bord de l’imbroglio politique jamais dans l’histoire de ce pays ? Difficile de se prononcer , tant la situation reste très évolutive au gré des manifestations. Et l’une des plus attendues est celle de ce 5 juillet 2019 contre le système du FLN qui a régné sur le pays, de son accession à l’indépendance jusqu’au départ forcé du président Bouteflika du pouvoir il y a 3 mois.

Alors que le président par intérim Ben Salah appelle au dialogue et annonce des élctions auxquelles l’Etat ne prendra  pas part et face auxquelles l’armée restera neutre, selon lui, les manifestations ne faiblissent pas, en ce sens que la société civile et les activistes politiques à la base de ces manifestations n’entendent plus laisser les représentants du système FLN  leur voler la révolution victorieuse entmée depuis maintenant 3 mois. Comment d’ailleurs peut-on aller à des élections auxquelles ne prendra pas par l’Etat algérien ? Dans la pratique, cela parait absurde et la situation actuelle du pays fait croire que cette « trouvaille » du président par intérim vise à gagner du temps et à maintenir les représentants du système rejeté par le peuple au pouvoir.   Pour cela, il n’a pas manqué d’appeler l’ensemble des acteurs de la vie politique et du processus électoral au dialogue. Le dialogue, certes, peut conduire à l’apaisement, mais comment mettre un tel dialogue en mouvement ou l’actionner sans l’esprit de compromis nécessaire, de part et d’autre ? L’entourage du président par intérim ne semble pas vouloir lâcher du lest, alors que la société civile, très active avec la ligue algérienne de défense des droits de l’Homme en avant, et les partis politiques de l’opposition (même asphyxiés), n’entendent pas voir Ben Salah dans ses fonctions de président par intérim au-delà du 9 juillet 2019, délai constitutionnel. Voilà pourquoi la manifestation de ce vendredi 5 juillet 2019 peut être celle de tous les risques, au-delà de la symbolique forte qu’elle revêt, vu qu’elle a lieu à la veille de l’indépendance du pays.  Si les manifestations sont réprimées dans le sang, il faut craindre qu’elles ne prennent une tournure plus dramatique les jours à venir en se durcissant. Cela, parce que la « déferlante démocratique » du 22 février 2019 qui a pris la dimension d’un « tsunami révolutionnaire » est perçue comme un appel du peuple à une nouvelle indépendance.

Avec une telle conviction, il est évident que la détermination des manifestants sera de plus en plus forte, même si la répression militaro-policière devenait plus féroce à leur encontre (des manifestants). Après la démission de Bouteflika il y a 3 mois, des élections étaient prévues ce 4 juillet, mais n’ont pas lieu. Ce qui n’est pas du goût des manifestants. En cela la  manifestation de ce 5 juillet reste source de tous les dangers possibles. Une expression de la colère populaire contre une armée qui s’accroche au pouvoir contre la volonté du peuple ! De l’issue de ces manifestations dependra le sort du dialogue demandé par le président par intérim.

Assane Halim

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