Après l’inhumation des 3 jeunes tués par balles à Kayes : Le climat reste électrique

Après l’inhumation des 3 jeunes tués par balles à Kayes : Le climat reste électrique

Les populations de Kayes ont porté hier 13 mai, en terre les corps des 3 jeunes tués par balles policières. C’est sous un climat électrique que se sont déroulées les obsèques de ces 3 jeunes suppliciés, sans la présence d’une autorité bamakoise, et des funérailles lesquelles ont été suivies de l’autodafé de la préfecture symptomatique d’une atmosphère très surchauffée.

Au commencement, un jeune juché sur sa moto effectuant des acrobaties, est abattu par un policier. Dans ce Mali «crisé» où les populations ont toujours les nerfs à fleur de vote, et remontées comme pas possible contre le pouvoir pour ce confinement et ce couvre-feu contre-indiqués selon eux, dans ce Mali, la mort de ce jeune est le casus belli idéal pour en découdre avec les symboles de l’Etat.

Pneus brûlés, incendie du commissariat du 2e arrondissement, courses-poursuites à travers les rues, coups de feu, et in fine 4 autres jeunes étalés par balles dans cette ville de l’Ouest du Mali, balles tirés par les forces de l’ordre.

Kayes est depuis avant-hier et une ville quasi-assiégée, car sur le pont du fleuve Sénégal l’atmosphère demeure pesante, avec le poste de police déplacé par les manifestants, et sporadiquement de la fumée qu’on y aperçoit. C’était mardi 12 mai dernier. Hier mercredi 13 mai, que ce soit place de l’Indépendance et dans d’autres endroits de la ville, la colère était palpable sur les visages des habitants de Kayes qui pestaient contre tout ce qui est représentant de l’Etat.

Et même le déplacement du ministre de la sécurité Salif Traoré, qui a pu exprimer la compassion du gouvernement aux familles endeuillées, n’a pas pu calmer les ardeurs violentes.

Il faut dire que depuis plusieurs semaines, le pouvoir malien prête le flanc : législatives tronquées avec des résultats contestés suite à l’attribution de 10 sièges au RPM, le parti présidentiel, gestion jugée approximative du Covid-19 et maintenant, les bavures policières, c’en est trop pour des populations qui ployaient déjà sous le poids de l’insécurité, des affrontements intercommunautaires, de la pauvreté. Alors voir des jeunes fauchés par des balles de ceux-là mêmes chargé de la sécurité, c’est enrageant !

Ce genre de comportement en ces temps de guerre et de la part des forces de l’ordre ne peut s’expliquer, ni se comprendre et le pouvoir doit punir les responsables, mais veiller à ce que cela ne se répète pas.

IBK est à son deuxième mandat, il est le père de toute la nation malienne et devrait œuvrer à ce que son ultime bail sur la colline du pouvoir soit mieux que le premier. Car si les terroristes tuent et les policiers tuent également … la pluie vous bat et vous vous battez entre vous…

La REDACTION

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