C’est une nouvelle ténébreuse affaire qui vient d’éclater en Guinée où deux hommes d’affaires guinéens d’origine libanaise sont accusés de blanchiment de capitaux à des fins terroristes. Il s’agit de Ali Saadé et d’Ibrahim Taher que la justice guinéenne accuse d’avoir blanchi de l’argent et de financer le terrorisme. Face à la presse, ce lundi, le procureur général de la cour d’appel de Conakry, Alphonse Charles Wright, a annoncé la saisie de leurs biens et le gel de leurs avoirs.
Si le parquet n’a pas été très loquace sur la situation des deux hommes, il ressort tout de même que les sieurs Saadé et Taher sont dans la ligne de mire du Trésor américain qui les accuse d’avoir «des connections directes avec le Hezbollah», que les États-Unis considèrent comme un groupe terroriste. Selon le Trésor, ils auraient «parrainé ou fourni un soutien financier, matériel ou technologique au Hezbollah». Selon le pays de l’Oncle Sam, les deux hommes d’affaires effectuent des transferts de fonds de la Guinée vers le Hezbollah, à travers des représentants du Hezbollah en Guinée ou au Liban. A l’analyse, c’est sur la base des informations du Trésor américain, que la justice guinéenne s’est saisie du dossier pour instruction. Mais de quelle marge de manœuvre dispose le procureur de Conakry pour conduire cette affaire ? Après la saisie des biens et le gel des avoirs des deux hommes, quelle suite sera donnée à cette affaire ? Va-t-on assister à un transfèrement des deux hommes vers les Etats-Unis afin qu’ils soient jugés ? Le regard qu’ont les Etats-Unis sur le Hezbollah est-il le même pour la Guinée ? Pour l’heure, les interrogations foisonnent et la prudence qu’observe le procureur Charles Wright montre tout l’embarras que suscite cette affaire au pays de Sékou Touré.
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