De dauphin à putschiste ! Voilà ce qui est reproché au Crésus béninois Olivier Boko, et surtout à celui qu’on appelait ex-«vice-président de la République», tant sa proximité avec le chef de l’Etat, Patrice Talon faisait de lui, l’homme de confiance de ce dernier, qui l’écoutait, et appliquait ses conseils…
Arrêté il y a 48 heures dans des circonstances que ses avocats jugent rocambolesques, le magnat financier est dans les liens de privation de liberté avec l’ex-ministre des Sports, Oswald Homeky autre conjuré sur ordre de la CRIET.
Ouverture d’un compte bancaire doté de 100 millions en Côte d’Ivoire au nom du colonel Dieudonné Tévoédjrè, ex-patron de la garde républicaine, transbordement la nuit de sacs d’argent d’un montant de 1,5 milliard de F CFA dans un camion, pour financer une opération de déstabilisation du Bénin, en clair, pour perpétrer un coup d’Etat projeté pour le 27 septembre 2024.
Voilà les motifs exhibés par le procureur général de cette juridiction spéciale qu’est la CRIET, Mario Metonou, pour justifier l’arrestation des 3 illustres putschistes, aux dernières nouvelles, le colonel Dieudonné Tévoédjrè a été relâché !
Officiellement, on sait désormais donc que c’est pour activités séditieuses que le Tycoon financier et l’ex-ministre des Sports ont été mis aux arrêts au Bénin.
Ce qui ne dissipe guère moult interrogations et constats :
1) Convenons que quand un richissime homme d’affaires qui côtoie le président de la République, ouvre un compte bancaire à l’étranger, pour le chef militaire qui veille sur la sécurité du chef de l’Etat, ça pose problème.
2) A l’heure de la lutte contre la criminalité économique et financière, et aussi contre le terrorisme, transporter autant d’argent en liquide dans des sacs qu’on dépote nuitamment dans un camion, lorsqu’on est pris, des explications s’imposent, même lorsqu’on s’appelle Olivier Boko.
3) Enfin, le refus du sécurocrate n°1 du palais de la Marina, le colonel Dieudonné Tévoédjrè, de tremper dans cette conjuration conforte qu’il n’y a pas de fumée sans feu ! Ceci dit, on sait aussi que des preuves, ça se fabrique pour noyer un adversaire.
Paradoxalement à l’heure de l’insécurité sous-régionale, et donc de la prudence accrue des riches, voir un Tycoon financier avoir chez lui 1 ou 2 milliards n’étonne plus beaucoup de personnes. Combien de gens moins nantis qu’Oliver Boko en Afrique garde par devers eux dans des valises, sacs et coffres des sommes inimaginables en CFA, et devises étrangères ? Tant qu’ils ne sont pas pris…
En attendant que la CRIET qui va connaître de cette action attentatoire à la sûreté de l’Etat fasse son travail, l’autre constat est que l’Histoire semble bégayer de façon tonitruante au Bénin.
Le ressort qui s’est cassé entre Patrice Talon et Olivier Boko, n’est pas sans rappeler la rupture des liens entre l’ex-président Boni Yayi et un certain … Patrice Talon, qui était à l’époque, un Midas du coton et c’était Yayi qui l’avait rendu très riche. En octobre 2012, éclata une ténébreuse affaire de tentative d’empoisonnement du président Yayi Boni qui aurait été orchestrée par le roi du coton, Patrice Talon, ami de Yayi. Finalement de charybde en scylla, et après l’élection de Talon, les 2 hommes fumeront le calumet de la paix.
Douze ans plus tard et même si les liens Yayi-Talon ne sont pas comparables à ceux Talon-Boko, la proximité des différents duos, les bisbilles liées toujours au fauteuil présidentiel (Boko a été présenté comme dauphin de Talon par le second accusé Oswald Homeky), ces ressemblances font penser, qu’il y a une sorte d’éternel recommencement, sur les rapports entre les présidents et les proches qui pourraient les remplacer.
Mais n’allons pas vite en besogne, rien n’est dit que Boko sera candidat, et même qu’il sera élu s’il l’est… Et encore Talon avait pu aller se réfugier en France. En tout cas, l’histoire du dauphinat dans l’ex-quartier latin de l’Afrique ces 10 dernières années, flirte avec un étrange scénario répétitif.
La REDACTION
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