Arrestation et expulsion de la députée Mathilde Panot de LFI en Algérie : Pas touche à la transition, made in général Gaïd Salah

Arrestation et expulsion de la députée Mathilde Panot de LFI en Algérie : Pas touche à la transition, made in général Gaïd Salah

Qu’a bien pu dire ce 1er octobre 2019 la députée de La France insoumise (LFI) Mathilde Panot aux manifestants algériens, pour mériter d’être reconduite avec sa délégation de Bejaïa, à Alger où recluse quelques temps, elle a été mise dans un avion pour regagner Paris hier mercredi 2 octobre ?

Qu’est-ce qui a provoqué la montée de moutarde au nez des autorités algériennes pour traiter ainsi la députée du Val-de-Marne ? N’est-ce pas ses propos sur sa page Facebook qui ont déplu au général Gaïd Salah ? On y lit en effet : «… Il y a aujourd’hui près d’une centaine de personnes en prison avec des chefs d’inculpation aussi farfelus. …La majorité des prisonniers sont des jeunes gens que le gouvernement militaire traine en justice pour leur participation aux marches…».

Présente en Algérie pour prendre langue avec les acteurs de la révolution anti-Boutef, et en apprendre davantage sur ce mouvement, l’élue française s’est vue stopée nette, dans cet élan et c’est sur intervention de Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères qu’elle a pu se dépêtrer de ce mauvais pas.

Que craignait l’Algérie d’une telle rencontre entre la députée et ceux qui ont ‘’aidé’’ l’armée à «démissionner» Abdelaziz Bouteflika le 2 avril ? Pas besoin d’être passé chez les services secrets, ou d’être un barbouze pour deviner que le chef d’état-major Gaïd Salah, véritable locomotive de cette transition au Forceps a modérément apprécié le bougisme de la vice-présidente du groupe parlementaire LFI, qui avait dans son agenda, des activités toutes en relation avec les manifestations anti-système Boutef.

A vrai dire, la reprouvée française de ce 1er octobre devait s’y attendre, car, quand les autorités algériennes ont annulé sa conférence sur le thème : ‘’Les révolutions citoyennes et l’écologie’’, et l’ont immobilisée une première fois à un barrage pendant 3 heures, à vrai dire, cela devait être une alerte, qu’elle marchait en terrain interdit, pour ne pas dire miné.

En dépit du procès et de la condamnation TGV de Blida qui a mis à l’ombre 2 ex-généraux des renseignements secrets, Saïd Bouteflika, le frère cadet et conseiller du président déboulonné, et la cheffe du Parti du travail, Louisa Hanoune, et des grosses légumes du monde financier sous les verrous, dans le cadre de l’opération «Mains propres», malgré tous ces gages de bonne volonté du général Gaïd Salah, comprendre, il est anti-Bouteflika, les Algériens, ses compatriotes donc, exigent toujours sa tête, estimant qu’on ne peut pas être patron des armées pendant 15 ans, avoir soutenu le 5e mandat de Boutef et du jour au lendemain endossé la tenue bariolée d’un anti-système Boutef, auquel on fait forcément partie.

Alors si les révolutionnaires, mouvement Hirak et autres, réclament le départ du général Gaïd Salah, ce dernier ne saurait tolérer qu’une députée française fasse copain copain avec ces derniers. Les amis ou camarades de mes adversaires sont mes adversaires, c’est connu sous tous les cieux !

Conclusion : Mathilde Panot est indésirable en Algerie, car, elle a voulu se mêler des affaires domestiques du pays, notamment de la Transition menée à la baguette par le général Gaïd.

Reviennent d’ailleurs en mémoire, les accusations de ce dernier, qui avait lancé à la cantonade que des pays étrangers ramaient à contre-courant de la transition algérienne. Lesquels ? Le Tout-puissant véritable homme fort de l’Algérie ne le dit pas. Cet incident diplomatique gravissime met également en exergue, les relations sensibles, malgré plus ou moins des actes de contritions, des visites de présidents français à Alger (Chirac, Sarkozy, Hollande, Macron). Il met donc en exergue que les miasmes de ces rapports ondulants demeurent d’actualité, que ce soit sur des questions historiques, tout comme sur la gestion de la crise sécuritaire au Sahel.

La REDACTION

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