Assassinat du journaliste Martinez Zogo au Cameroun : le crime d’Etat se précise, selon RSF

Assassinat du journaliste Martinez Zogo au Cameroun : le crime d’Etat se précise, selon RSF

C’est un pavé daté du 3 février 2023 dont se serait passé l’Etat camerounais relativement à la disparition tragique du journaliste d’investigation Martinez Zogo, celui de Reporters sans frontières (RSF) dont l’intitulé est : Assassinat du journaliste Martinez Zogo, révélations sur un crime d’Etat est en lui-même un réquisitoire. Crime crapuleux ou d’Etat ? Tel était d’ailleurs le titre de notre éditorial du vendredi 3 février la deuxième hypothèse semble prendre forme pour RSF.

Ayant eu accès aux dépositions en particulier, celle de Justin Danoué, membre du Service de renseignements du Cameroun qui dit être le chef du commando qui a tué le patron de la radio Amplitude FM, RSF parle de faits établis par les enquêteurs que ce n’est pas n’importe qui, qui aurait commis ce crime, mais des officiers du renseignement du Cameroun. Evidemment, la vingtaine d’accusés arrêtés sont présumés innocents jusqu’à ce que leur culpabilité soit établie. Mais selon RSF et au regard des données d’enquête, si le directeur des Opérations du Service de renseignements du Cameroun, Justin Danoué avoue qu’il a conduit cette équipée macabre, selon le détail des dépositions qui «accablent, lourd détaillé et sidérant» dixit RSF.

Il est évident que c’est une piste sérieuse d’autant que de gros poissons sont mentionnés :

A commencer par le ministre de la Justice, garde des Sceaux qui aurait reçu un coup de fil du puissant homme d’affaires, Jean-Pierre Amougou Belinga, lequel aurait des motifs réels d’en vouloir au journaliste qui dénonçait ses malversations financières  sur les antennes de la radio. Et ce n’est pas tout. Léopold Maxime Eko Eko patron du Service des renseignements du Cameroun a son nom cité dans les dépositions. Et même s’il ne serait pas impliqué directement, le fait que ce soit son chef des Opérations  (Danoué) et les moyens de ses services qui ont été utilisés pour assassiner le journaliste, engagent sa responsabilité.

RSF mentionne d’ailleurs que la façon dont notre confrère a été tué est digne d’un travail de professionnels : filature d’une semaine, enlèvement, torture et assassinat le 17 janvier 2023. RSF dont on connaît le sérieux ne se risquerait pas à aller aussi loin même s’il faut attendre d’en savoir davantage sur cet assassinat étant donné que le président Paul Biya en personne a diligenté une enquête croisée Police-Gendarmerie pour que la lumière jaillisse.

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