Assassinat du patron de la CMA au Mali : L’Accord d’Alger doit  être toiletté

Assassinat du patron de la CMA au Mali : L’Accord d’Alger doit  être toiletté

Coup de tonnerre à Bamako, il y a 48 heures : Sidi Brahim Ould Sidati, président de la Coalition des mouvements de l’Azawad (CMA) un des principaux chefs des ex-rebelles du Nord du Mali, est mort hier mardi 13 avril 2021  dans une clinique de Bamako par suite de blessures par balles devant son domicile. Le décès de celui qui préside à la destinée du mouvement rebelle, signataire de l’Accord d’Alger a été confirmée par un de ses proches, Almou Ag Mohamed, porte-parole de la CMA.

«Nous venons de perdre notre président Sidi Brahim Ould Sidatt (pour Sidati), assassiné ce matin à Bamako», a écrit sur les réseaux sociaux Almou Ag Mohamed, porte-parole de la CMA, alliance composée essentiellement d’anciens groupes armés indépendantistes touareg et nationalistes arabes qui ont combattu les forces maliennes dans le Nord à partir de 2012. Un médecin de la clinique a confirmé à l’AFP, sa mort sous couvert d’anonymat. Les causes de son assassinat sont encore inconnues. Sidi Brahim Ould Sidati avait signé au nom de la CMA un accord de paix en 2015 avec le gouvernement malien et une coalition de groupes armés alliée à ce gouvernement, la Plateforme, pour restaurer la paix au Mali.Mais l’application de cet accord considérée comme capitale pour sortir le pays de la crise dans laquelle il s’enfonce, se fait toujours attendre. Règlement de comptes ? Crime crapuleux ? Et surtout en pleine capitale !

Toujours est-il que l’identité du défunt qui était à la tête de cette organisation irrédentiste et guerrière, qui a fait le coup de feu contre les FAMA et autre GATIA est un des chaînons du fameux Accord d’Alger. Rentrée dans les rangs après avoir signé de mauvaise grâce ce poussif paix des braves, la CMA était devenue fréquentable, et s’était octroyée une responsabilité politique, avec 2 portefeuilles ministériels dans l’actuel gouvernement de la Transition : Mossa Ag Attaher (ministre de la Jeunesse et des Sports) et Mohamed Ould Mahmoud titulaire de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. Même si on ignore les raisons de cet assassinat, la mort de Sidi Brahim Ould Sidati va faire monter les suspicions, les surenchères, pour ne pas dire une certaine tension, et même mettre à mal l’actuel arbre à palabre souterrain qu’ont entamé les autorités bamakoises avec les terroristes. Car quoi qu’on dise, la CMA, même policée, garde les liens avec certaines katibas, pour ne pas dire qu’elle est la courroie de transmission entre Bamako et les terroristes.

Que le coup vienne d’où que ce soit, cet assassinat du patron de la CMA, ne rend pas service ni à la Transition, ni au processus de réconciliation dont les Maliens ahanent à tracer les sillons. A l’heure où Iyad Ag Ghali demeure l’ennemi public n°1 des Français, ce dernier et son fidèle lieutenant selon certaines sources, sont prêts pour véritablement négocier avec Bamako. Sincérité ? Subterfuge ? Affaiblissement du GSIM et du FLM ?

Et à ce sujet, on pense encore et toujours à l’Accord d’Alger, que d’aucuns trouvent extraterritorial, mâché de l’étranger pour être appliqué au Mali. Pour le moment que ce soit la médiation internationale et les groupes rivaux, tous entonnent en chœur la lâcheté de cet assassinat du patron de la CMA.

Mais il est évident que le texte datant presque de 6 ans devra être toiletté, certains de ses alinéas devraient être biffés, et des ajouts mentionnés. Car les lignes ont un peu bougé, et des correctifs sont nécessaires. Sans remettre son ossature en cause, l’Accord d’Alger devra être réélu, en fonction de l’existant sur le terrain notamment celle qui est primordiale : la négociation avec les terroristes.

La REDACTION

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