Assassinat du président de la CMA à Bamako: ça va compliquer les négociations avec les terroristes

Assassinat du président de la CMA à Bamako: ça va compliquer les négociations avec les terroristes

C’est une situation des plus inattendues qui vient de survenir au Mali. Sidi Brahim Ould Sidati, président de la Coalition des mouvements de l’Azawad (CMA) un des principaux chefs des ex-rebelles du Nord du Mali, est mort hier mardi 13 avril 2021  dans une clinique de Bamako après avoir été la cible de tirs devant son domicile. La mort de celui qui préside à la destinée du mouvement rebelle, signataire de l’Accord d’Alger a été confirmée par un de ses proches, Almou Ag Mohamed, porte-parole de la CMA.

«Nous venons de perdre notre président Sidi Brahim Ould Sidatt (pour Sidati), assassiné ce matin à Bamako», a écrit sur les réseaux sociaux Almou Ag Mohamed, porte-parole de la CMA, alliance composée essentiellement d’anciens groupes armés indépendantistes touareg et nationalistes arabes qui ont combattu les forces maliennes dans le Nord à partir de 2012. Un médecin de la clinique a confirmé à l’AFP, sa mort sous couvert d’anonymat. Les causes de son assassinat sont encore inconnues. Sidi Brahim Ould Sidati avait signé au nom de la CMA un accord de paix en 2015 avec le gouvernement malien et une coalition de groupes armés alliée à ce gouvernement, la Plateforme, pour restaurer la paix au Mali. Mais l’application de cet accord considérée comme capitale pour sortir le pays de la crise dans laquelle il s’enfonce, se fait toujours attendre. Règlement de comptes ? Crime crapuleux ? Et surtout en plein capitale! Toujours est-il que l’identité du défunt qui était à la tête de cette organisation irrédentiste et guerrière, qui a fait le coup de feu contre les FAMA et autre GATIA est un des chaînons du fameux Accord d’Alger.

Rentrée dans les rangs après avoir signé de mauvaise grâce cette poussive paix des braves, la CMA était devenue fréquentable, et s’était octroyée une responsabilité politique, avec 2 portefeuilles ministériels dans l’actuel gouvernement de la Transition : Mossa Ag Attaher (ministre de la Jeunesse et des Sports) et Mohamed Ould Mahmoud titulaire de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. Même si on ignore les raisons de cet assassinat, la mort de Sidi Brahim Ould Sidati va faire monter les suspicions, les surenchères, pour ne pas dire une certaine tension, et même mettre à mal l’actuel arbre à palabre souterrain qu’ont entamé les autorités bamakoises avec les terroristes. Car quoi qu’on dise, la CMA, même policée, garde les liens avec certaines katibas, pour ne pas dire qu’elle est la courroie de transmission entre Bamako et les terroristes.

Que le coup vienne d’où que ce soit, cet assassinat du patron de la CMA, ne rend pas service ni à la Transition, ni au processus de réconciliation dont les Maliens ahanent à tracer les sillons. Pourvu que cette ex-rébellion ne retourne pas sur le sentier de la guerre.

 La rédaction

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