Attaque de Kafolo en Côte d’Ivoire : Koufa guigne les terres d’Eburnie

Attaque de Kafolo en Côte d’Ivoire : Koufa guigne les terres d’Eburnie

Kafolo localité à la frontière ivoiro-burkinabè à quelques patés du fleuve Comoé a été hier jeudi 11 juin le théâtre d’une attaque meurtrière.

Les autorités ivoiriennes ne l’admettent toujours pas. Peut-être sont-elles abasourdies quune pareille équipée terroriste leur soit infligée à Kafolo. Une dizaine de militaires tués. Plusieurs blessés acheminés à Abidjan. Cest un revers très important, le plus lourd depuis lattaque de Grand-Bassam en mars 2016 qui avait fait 22 morts. Mais lévidence est bien là. Léventualité que ce ne soit pas des terroristes qui sen sont pris à cette base de larmée ivoirienne est très ténue. Les coïncidences sont nombreuses. Trop nombreuses.
Dabord, lattaque a eu lieu dans la zone du fleuve Comoé. Cest bien entre les feuillages touffues de cet endroit que la katiba du Front de libération du Macina (FLM) dAmadou Kouffa tente de sinstaller afin détendre son emprise territoriale. Ensuite, cest bien cette cellule en gestation quune opération conjointe ivoiro-burkinabè menée il y a deux semaines a essayé de démanteler. Rien ninterdit que ce ne soit un raid monté en guise de représailles contre ce qui sapparente à un affront. Enfin, lattaque de Kafolo a les mêmes traits que ceux des agressions que subissent les positions des forces armées du Mali, du Niger et du Burkina, les frères sahéliens endoloris et perclus de plaies. Le doute est donc mince ! Apparemment, lOpération Comoé de fin mai na pas dératisé totalement la zone, la preuve par Kafolo.
Autant déléments qui devront convaincre les Ivoiriens à se résoudre à accepter lévidence. Ils viennent dêtre frappés par la deuxième lame de lhydre terroriste. Celle qui fait mal et qui fait mal sporadiquement aux Burkinabè, Maliens et Nigériens depuis maintenant tant de temps. La première lame est celle ponctuelle, qui vise des cibles civiles et qui est revendiquée. Celle-là a généralement une source quil est parfois possible en cherchant des commanditaires, des exécutants et des sous-fifres.
Mais le bras qui vient de sabattre sur Kafolo a souvent lart de se morfondre dans les limbes de la bâtardise, puisque nayant pas de géniteur attitré, donc difficile à traquer et à abattre définitivement. Sous réserve des résultats des enquêtes, il semble que ce soit un lieutenant de Koufa qui ait perpétré cette estocade sanglante : un certain Sidibé Abdoul Rasmané dit Abdramane, qui serait le signataire par le sang de ce coup de Jarnac contre cette base mixte ivoirienne.
A moins que la Côte dIvoire ne sorte des auteurs probables et convaincants, qui pourraient sans doute prendre les apparences et le costume dune affaire politique, le pays devrait se résoudre à entériner la nouvelle donne du terrorisme rampant qui chercherait à grignoter des portions de territoire par le biais dattaques sporadiques, traitresses comme celle de Kafolo, dans lobjectif de déstabiliser petit-à-petit lorganisation militaire. Oui, il sagit dun impérialisme islamique. Du Mali-Niger-Burkina, les katibas cherchent de nouvelles terres, une logique dexpansion normale, qui épouse leur idéologie funeste, de conquérir, de détruire et de tuer.
En 4 ans, cest la seconde fois que le pays dHouphouët est touché, mais, ses béances sociales, politiques, et les bisbilles militaro-politiques feutrées, mais qui sont autant de prurits non éteints de linterminable crise des années 2000, auxquels sajoute une paupérisation de sa zone Nord jadis terre des ex-croyants, dont le chef nest plus en odeur de sainteté avec le pouvoir, bref toutes ces choses sont autant de terrain de prédilection pour djihadistes, en mal de prosélytisme, et de conquête.
La Côte dIvoire devra donc être sur le sentier de la guerre asymétrique, étoffer son renseignement et être sur le qui-vive.
A propos de renseignements, cette dizaine de militaires tués remet au goût du jour les bruits déchec qui perlent sur lopération conjointe menée par le Burkina et la Côte dIvoire le mois passé. Des fuites dinformations auraient porté un coup au succès de cette aventure. Et les regards sont tournés vers &@oit le cas, la Grande muette éburnéenne qui est en pleine restructuration après les bruits de bottes et autres mutinerites aiguës aura besoin de toute sa force et de toute son unité pour contenir et venir à bout de ce grand péril qui s’annonce.

Ahmed BAMBARA

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