Attaque de l’Eglise Fadima en RCA : Attention tambouille  confessionnelle en cours !

Attaque de l’Eglise Fadima en RCA : Attention tambouille  confessionnelle en cours !

Hier 1er mai, la fête de Saint-Joseph, le Saint-Patron des travailleurs fut ensanglantée à Bangui. Et c’est l’Eglise Notre-Dame de Fadima, (aux alentours du PK5) que des hommes armés ont choisi comme cible, avec à la clef, 16 macchabés dont le célébrant de l’office, l’Abbé Albert Toungoumalé-Baba, et 99 blessés. Parti d’un incident banal au km5, cette boucherie dans un lieu de culte, marque le pinacle d’une escalade en RCA dont nul ne peut deviner l’issue.

Et le fait que les ouailles de Jésus-Christ ont trimbalé le corps du prêtre supplicié, dans les rues de la capitale, avec l’intention de le déposer au palais présidentiel de la Renaissance est symptomatique de 2 choses :

1) les Centrafricains en général, et les Banguissois en particulier sont ras-le-bolisés par l’incapacité des autorités à faire régner l’ordre à Bangui. Comprenez, le président Archange Touadera et son gouvernement, sont indexés pour leur faiblesse insigne à bouter la violence hors de la capitale. On croyait que le pouvoir central ne régentait que Bangui, les alentours de la capitale,  le reste du pays étant livré aux hordes de rebelles et autres spadassins, qu’ils aient pour noms ex-Seleka ou autres. Mais, à l’évidence, et avec ce carnage des catholiques de Fadima, le doute habite désormais beaucoup de Banguissois, sur les réalités du pouvoir étatique, même au cœur … du pays.

2) Depuis 2014, casques bleus, éléments de la MINUSCA, FACA, civils… ont payé un lourd tribut humain, dans cette RCA faillie, mais de plus en plus, on sent un glissement de cette guerre ‘’politique’’ vers une violence ‘’religieuse’’. Flagrances régulières au PK5, quartier par excellence des musulmans, attaques de mosquées, musulmans et chrétiens qui se regardent en chiens de faïence, exacerbation des tensions religieuses par les groupes rebelles, n’est-ce pas autant de prolégomènes à une guerre confessionnelle, qu’on sait plus mortelle, pernicieuse et quasiment sans fin ? Certes, l’image d’Epinal du cardinal de Bangui Dieudonné Nzapalainga, cheminant bras-dessus bras-dessous avec le grand imam du PK5, reste vivace dans les mémoires, et on sait l’accalmie que ce prince de l’Eglise a impulsée pendant quelques mois. Mais voilà, si un pays n’est pas gouverné, ou l’est à peine, c’est-à-dire, l’ordre ne regnant qu’aux alentours du palais de la Renaissance et ses encablures, si donc un pays est un non-Etat, il va sans dire, que c’est la porte ouverte à toutes les dérives, y compris un conflit religieux. Que faut-il faire pour sauver cet ex-Oubangui-Chari, qui n’aurait jamais dû exister ? Faut-il faire revenir Sangaris ? Des états-généraux des rebellions et formations politiques ? Personne n’a la réponse pour cette RCA, qui aura connu 7 Républiques et 1 empire.

Sam Chris

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