Arrachés à l’affection des siens, le samedi 11 août dernier, suite à une attaque à l’engin explosif improvisé, les cinq Maréchaux des logis (MDL), tous du 34e escadron de gendarmerie mobile de Fada N’Gourma, ont été conduits à leur dernière demeure, le mardi 14 août 2018. Avant l’inhumation au cimetière municipal de Gounghin, ils ont été décorés à titre posthume de la médaille d’honneur militaire.
Moments de tristesse, de recueillement et de forte émotion, dans l’après- midi du mardi 14 août au cimetière municipal de Gounghin, lors de l’inhumation des pandores, tombés le samedi 11 août 2018. En rappel, ils ont été victimes de l’explosion d’une mine artisanale au passage de leur véhicule sur l’axe Fada- Boungou (région de l’Est), plus précisément à Ougarou, localité située à une centaine de kilomètres de Fada N’Gourma, au retour d’une mission d’escorte du personnel de la Société minière SEMAFO-SA. Autorités politiques, militaires, frères d’arme, amis et connaissances se sont joints aux familles éplorées pour rendre un dernier hommage à ces vaillants fils de la Nation, partis à la fleur de l’âge et qui appartenaient au 34e escadron de gendarmerie mobile de Fada- N’Gourma. Ces Maréchaux des logis (MDL) dont le pays des hommes intègres pleure la disparition, victime une fois de plus de la barbarie de ces hommes sans foi ni loi avaient pour noms : Sanou Serges né le 16 octobre 1991 à Bobo-Dioulasso, Bayiré Inoussa, né le 21 janvier 1993, à Koupèla, Minoungou Blaise, né le 3 février 1991, dans la province du passoré, Traoré Tiémoko, né le 21 décembre 1994, dans la province du Kénédougou et Kaboré Elysée, né le 12 octobre 1994, à Ouagadougou. En outre, ces derniers totalisaient entre 2 et 4 années de service dans la gendarmerie nationale. Et comme il est de coutume, ils ont d’abord été décorés de la médaille d’honneur militaire à titre posthume avant d’être conduits à leur dernière demeure. Prenant la parole au nom des parents des victimes, El hadj T. Noufou a remercié les autorités de cette cérémonie organisée à la mémoire de leurs enfants. «On vous a donné nos fils pour emploi, mais le destin en a décidé autrement, donc on ne peut que s’en remettre à Dieu. C’est lui qui a donné et c’est lui qui a repris», a fait observer le porte-parole. En sus, il exhorte le gouvernement et la hiérarchie militaire à accentuer leurs efforts, afin de venir à bout de ce fléau, qui ne cesse d’endeuiller des familles. Présent à cette cérémonie d’inhumation, le ministre d’Etat, Simon Compaoré, se dit être animé par des sentiments de tristesse. «C’est une perte pour la gendarmerie, l’armée et pour les Forces de défense et de sécurité (FDS) et nous sommes venus leur dire que malgré cela, nous tenons toujours bon», a indiqué Simon Compaoré. Pour lui, il faudra se mobiliser davantage, afin d’éradiquer cette pieuvre qui, à l’en croire, finira par être vaincue au grand bonheur du peuple burkinabè. Le ministre d’Etat a aussi loué l’esprit courageux des parents des victimes qui, en dépit de ces moments difficiles qu’ils traversent, les a invités à tenir bon et à redoubler de force. Ainsi donc, M. Compaoré a assuré qu’ils vont continuer à lutter et mieux protéger leurs hommes. Quant au chef d’état-major général des armées, Oumarou Sadou, il a confié que depuis un certain temps, la menace terroriste qui était plus forte au Nord, frontalier du Mali, a tendance à se déplacer à l’Est. «Des groupes sont en train de vouloir se réfugier dans cette grande forêt qui, à cette période est très boisée avec des routes impraticables», s’est-il justifié. Cependant, il indique qu’elles (FDS) n’auront pas le choix que de s’y adapter. C’est pourquoi, Oumarou Sadou n’exclut pas des manœuvres à pied. Persuadé aussi que sans un bon renseignement, il sera difficile de mener cette guerre asymétrique. Le général Sadou a appelé la population à une franche collaboration avec les Forces de défense et de sécurité (FDS). «Lorsque qu’ils (terroristes) commettent leur forfait, ils repartent parfois vivre avec cette même population», a-t-il déploré. Par ailleurs, a en croire le chef d’état-major des armées, les FDS burkinabè sont respectueuses des droits de l’homme contrairement à des ONG qui affirmaient le contraire dans leur rapport. «Il y a des opérations où nous sommes parfois obligés de boucler et de ratisser, car pour enlever des mauvais grains, il faut prendre un ensemble de grains. Et si pour cela, on dit que nous ne sommes pas respectueuses des droits de l’homme, je confirme ici que nous respectons ces droits», s’est-il défendu. Rappelons que cette attaque a occasionné au total, 6 décès (5 gendarmes et 1 civil).
Boureima SAWADOGO
COMMENTAIRES